Mercredi 27 avril 2011 [0:59]

"Etudiante investie et conscience qui a su améliorer sa dextérité dans la réalisation des pansements, a su prendre en charge son groupe de dix patients, a fait preuve d'organisation dans son travail et s'est bien intégrée à l'équipe soignante."
17/20.

Ca, c'est la note et l'appréciation qui suit mon rapport de fin de stage.

Alors à la demande de mon Prince (Mais pas que.), je vais développer une partie de mon blog qui est là depuis longtemps mais dont je ne parle pas parce que je ne suis pas pédagogue. Alors je vais faire de mon mieux pour vous faire partager mon futur métier. Mon amour pour ces gens qui sont malades et qui ont besoin d'aide. De moi peut être. Parce que se sont eux qui me font avancer. C'est grâce à eux que j'ai l'impression d'être quelqu'un.
D'abord, un petit rappel sur mon cursus professionnel et le cheminement de cette vocation.
Tout commence en quatrième. Où j'ai su que je porterai une blouse blanche. Comme ma mère. Et mon grand père. Ma passion pour ma soeur et ma naïveté de gamine me pousse à vouloir être sage-femme. Sauf que ce que je ne savais pas, c'est que cette envie n'allait plus me lâcher. Alors en 2007, je passe et j'obtiens mon bac S. Je rentre à la fac médecine en octobre et puis j'ai pété un plomb. Parce que j'ai prit conscience que je n'avais pas le cerveau pour réaliser le rêve qui me poursuivait depuis presque six ans. Alors désespérée, je passe le concours d'entrée à l'école d'infirmières. Sans grande conviction parce que je ne m'étais mise aucune pression et que tout le monde me trouvait trop jeune pour être crédible devant le jury. Je l'obtiens quand même. Je rentre à l'école d'infirmière le 29 septembre 2008.
Pendant deux ans et demi, j'ai grandi, mûri. En deux ans et demi, j'ai prit en pleine gueule la maturité qu'il me fallait pour affronter la vie. Mon regard sur la vie a changé. Et tout ça, grâce à eux. A la pression énorme que je me suis mise. A l'enjeu que je me suis enfin fixé. Et au stress que cette formation apporte. Aujourd'hui je suis fière de mon parcours. Même si je ne serai satisfaite qu'une fois le diplôme d'état en main.

Aujourd'hui, après deux semaines de vacances plus que méritées, j'ai remit ma blouse blanche. C'est fou, mais c'est seulement une fois que je suis dedans que je suis quelqu'un.
 
J'ai retrouvé ma patiente. Madame B. C'est elle qui m'a offert des bananes et des clémentines parce que je m'occupe d'elle. Parce que des liens aussi forts qu'interdits se tissent. 
Elle a changé madame B. Elle va rentrer chez elle. Le premier jour de mon stage, elle était perfusée, sous oxygène, déshydratée et on ne lui laissait pas plus de six mois. Mais moi, je suis pas tout le monde. Je suis pas ces infirmières qui font semblant. Qui ont perdu le goût du métier. Qui ne savent même plus pourquoi elles sont là. Et qui distribuent les médicaments comme des robots parce que c'est prescrit. Alors il a suffit d'un regard pour que je me dise que tant que je serai là, je me battrai avec elle jusqu'au bout pour qu'elle sorte d'ici. Ca prend du temps. Beaucoup de temps. Mais avec de la patience, de la persévérance et beaucoup d'amour, on gagne tout. On est donc à six semaines d'hospitalisation. Mais moi, je prends le temps. De lui parler. De m'occuper d'elle. Parce qu'au delà d'être une dame dépendante dans un lit, c'est une femme. Avec un coeur de femme, comme tous les autres. Qui a le droit à la dignité comme toutes les autres. Alors au lieu d'avoir la flemme et de l'infantiser en lui faisant une toilette au lit parce que c'est plus facile comme ça, je l'emmène prendre une douche. Même si ça prend une heure et demie. Comme cet après midi. Même si ça implique d'avoir mal au dos pour tous les transferts. Même s'il est pénible de tout prévoir. Mais pendant cette heure et demie, j'ai vu une femme. J'ai oublié la dame dépendante dans son lit. J'ai vu une femme heureuse, épanouie qui, à 86 ans, redécouvre ce que c'est la vie, ce que c'est le plaisir que procure une douche. J'ai vu une femme sourire. J'ai senti une main caresser ma joue. J'ai regardé des yeux remplis de gratitude. J'ai senti des lèvres hésitantes dans mon cou. Et faut juste le vivre pour le croire. Alors rien que pour ça, je lui en donnerai bien dix par jour des douches s'il le fallait. 
Une glycémie capillaire, ça peut prendre deux secondes. Mais un peu d'humanité et de respect ne fait de mal à personne. Alors j'ai senti une femme un peu mieux dans sa peau quand je fais de ce moment un éclat de rire, une plaisanterie. 
Parce que ce sont des gens dépendants, qui ont honte de leur maladie et se sentent gênés d'avoir besoin d'aide. Parce que le diabète, je souhaite ça à personne.

Et puis il y a monsieur H. Sourd, désorienté, aphasique et épuisant. Il est arrivé aujourd'hui. Entouré de son fils et sa femme.
Il est totalement désorienté ce monsieur. Parce qu'il n'a pas supporté l'anesthésie. Il parle de la guerre. Il est né le 18 juin en plus. C'est con. 
Il s'est mis à pleurer sur les toilettes tout à l'heure.  Parce qu'il se rend compte qu'il n'est plus celui qu'il était. Et j'ai mit plus d'une demie heure à le sortir de là. Il est désespéré ce monsieur. Il a juste besoin qu'on l'écoute. Il a juste envie qu'on prenne le temps d'écouter ce qu'on ne comprend pas mais qu'il a besoin de partager.
Alors je suis sortie de sa chambre et c'est après plusieurs minutes de réflexion en pesant le pour et le contre que j'ai fini par demander des contentions pour la nuit à l'interne. Parce que je sais que demain quand j'arriverai, il y a aura écrit "chute" dans les transmissions ciblées. Et ça, c'est s'il a eu encore de la chance. Sinon, il y aura écrit "Transfert pour fracture du col".

Je me rappelle de cette patiente qui flippait autant que moi pour ma msp. Et qui se désolait de plus être là le jour J. Alors pour nous consoler, elle m'a offert un flacon de parfum à la rose. Parce qu'elle m'a dit que ça me porterait bonheur. Malheureusement, ça n'a pas été le cas. Heureusement, elle ne l'a jamais su.

Et monsieur B, qui luttait plus contre lui que contre son sevrage tabagique. Qui est passé du déni à l'acceptation grâce à moi. Oui, grâce à moi.

Et monsieur L, qui voulait un jus d'orange mais "n'avait pas d'argent pour se le payer." Et à qui j'ai redonné le sourire avec un jus d'orange. Un jus d'orange, bordel. Un sourire. Un jus d'orange.
Et personne ne s'occupait de lui. Parce que c'était le vilain petit canard.

Alors voilà tout ce qu'on vit en une journée, peut être deux. Voilà tout ce qu'on ressent. Et ce ne sont là que des faits que je vous rapporte, mes faits. Jamais vous pourrez comprendre si vous ne le vivez pas. Jamais. Ce n'est pas du dénigrement, c'est juste la vérité. Malgré toute la force avec laquelle je vous raconte mes aventures.
Je suis actrice de ma vie à l'hôpital. Auprès d'eux. Les aider et y arriver, c'est ça qui me fait exister.
Alors sur le chemin de la maison, on peut pas s'empêcher de penser qu'on a été quelqu'un. Se dire qu'on a fait quelque chose de bien, de plus. Qu'on a été un sourire, une larme, des yeux pétillants, un baiser, une main tendue, un bonheur.

Apporter quelque chose à quelqu'un, c'est ça, exister.

Et puis monsieur L, madame R, madame J et monsieur P.
Matthéo (On clique s'il vous plaît.)
Tous ces gens que je n'oublierai jamais.
Tous ces gens aux côtés desquels j'ai lutté. Mais pas assez fort.

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Mercredi 16 mars 2011 [19:11]

J'ai pas dormi de la nuit. J'ai rêvé toute la nuit à la soirée que j'aurais dû passer hier soir. Et à chaque minute depuis mon réveil, je m'imagine ce que j'aurais dû en faire, de cette minute. Je vais me bouffer comme ça. Je vais m'épuiser. Je suis névrosée. Complètement. Mais qu'y puis-je ? 
J'ai pleuré en partant ce matin. Parce qu'à l'heure où je suis partie, c'est l'heure à laquelle j'aurais dû commencer ma journée là bas. Il était huit heures.

J'ai revêtu ma blouse blanche. Bien trop grande pour moi. Taille 2. J'ai trouvé que ça. J'ai peur de me retrouver nue au milieu du couloir à chaque pas.
On a très bien été accueillie. "On" c'est ma collègue du promo et une autre élève, de deuxième année. J'ai un badge pour rentrer partout. C'est un vrai labyrinthe. J'ai peur de me perdre. Je vais d'ailleurs le faire. Et plus d'une fois. C'est certain.
Les infirmières ont l'air sympathique. Les AS aussi. Mais je n'arriverai jamais plus à être à l'aise dans mon statut d'étudiante. Alors je vais faire mon travail, préparer mon examen et repartir. Sans rien demander à personne. Mes patients seront là, eux. Et ils m'apporteront toute la force dont j'ai besoin. J'ai promis de ne pas trop m'attacher cette fois. Même si ça risque d'être difficile parce que la moyenne de séjour est de trois semaines.
Ma msp, c'est le 7 avril.

Pas de nouvelles de mon stage imaginaire.

Mon frère a commencé ses séances de psy hier. Apparemment, ça s'est bien passé. Espérons que ça dur.

Hier soir, j'ai encore pété un plomb. Parce que je me suis une fois de plus rendue que j'étais malade. Parce que j'ai peur de bouffer. J'ai peur de dormir. J'ai peur de sortir. J'ai peur de demain. J'ai peur d'être aimée. J'ai peur de ma vie et de celle que je suis devenue. Quand j'ai balancé tout ça à Poupinou, il m'a juste répondu que j'étais devenue quelqu'un de bien. Alors j'ai fermé ma gueule et je suis partie en silence.
Demain, à l'heure qu'il est, je préparerai ma valise. Et demain soir, dans mon message du soir, je lui dirai "A demain."
[J-2.]

Mardi 15 mars 2011 [20:09]

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J'ai raté mon train. Et personne ne m'a attendue.
Je n'ai prévenu personne de la haute hiérarchie que je ne ferai pas mon stage chez eux. Je n'en ai jamais eu le courage. Parce que pour moi, cette démarche aurait définitivement fini de m'achever.
Et puis, si demain quelqu'un remarque mon absence, ça sera déjà ça de gagné.
Oui parce qu'à l'heure qu'il est, j'aurais dû être dans le train qui relie ma fucking ville à la douce Bretagne. J'ai pas envie de parler de ma douleur ce soir. Parce que les mots sont bloqués à l'intérieur. Mais croyez moi, j'ai mal. Très mal. Ca me donne des palpitations. Ya des trucs bizarres qui vont sortir de mes yeux. Et je vais me mettre à parler toute seule. Et ensuite, je serai à la merci de je-ne-sais-quoi qui me fera m'arrêter.
J'aurais préféré ne pas être là ce soir.

Hier, on m'a dit que j'étais irrespectueuse et immature. Tout ça parce que j'ai préféré appeler avant de me taper une heure et demie de transport pour avoir un renseignement. Immature, j'assume. Mais irrespectueuse, je colère. Parce que moi, irrespectueuse. Je veux bien qu'on me donne tous les défauts du monde. Mais s'il y en a bien un que je n'accepterai jamais, c'est celui là. Parce que depuis vingt et un ans, c'est ce que maman m'apprend chaque jour. Le respect. Et je pense faire partie des dernières personnes sur cette Terre à en manquer. Pour moi, le respect c'est la base. Sans ça, c'est l'anarchie.
J'estime qu'à vingt et un ans, moi aussi j'ai le droit au respect. Et j'ai aussi et surtout le droit à mon statut d'étudiante en troisième d'école infirmière complètement paumée, qui galère, qui fait de son mieux, qui se plante, qui avance à reculons et qui sait pas où elle va mais elle y va. Parce que je l'ai volé à personne. Alors j'estime plutôt que c'est irrespectueux de traiter une gamine comme moi qui cherche ses repères. Et tout ça parce que mes démarches sont maladroites. Oui. Peut être. Sûrement. Mais le mémoire, c'est mon premier. Et ya personne pour m'aider. Alors j'ai le droit, de me planter.

Hier soir, ma mère m'a fait réaliser à quel point j'étais seule dans ma vie. "Mais à part moi et Poupinou, t'as personne d'autre !" Oui, c'est vrai maman. Ou pas. Elle m'a dit que j'étais une sauvage socialement renfermée qui ne pouvait pas avoir d'ami(e)s. Pour bien m'achever de ma journée.
Je me suis quand même excusée. Pour mon comportement à son égard. Pour mes crises de nerfs injustifiées. Pour toutes les fois où elle en prend plein la gueule parce qu'elle appelle pas le bon soir. Pour tous les noms barbares que je lui ai donné. Parce qu'en parlant de respect, je lui en manque sérieusement depuis un certain temps. Elle s'est mise à éclater de rire et elle m'a dit que ça faisait déjà trois mille fois que je lui disais. Que cette année, ça serait comme ça. Que je serai insupportable. Elle m'a simplement répondu que c'était ma mère et que comme toute mère, elle m'attendrait.

Et puis finalement, c'est avec ma princesse que j'ai fini ma soirée. Quelle joie de la retrouver après tout ce temps. Quelle joie d'entendre à nouveau sa voix. Quelle joie de ne plus être seule. Quelle joie d'imaginer mes futures journées.

Demain, je vais donc ailleurs. Et pendant cinq semaines ça sera comme ça. Réver d'un autre quotidien. Celui qui aurait pu. Mais qui n'est pas. Ca nous fera sept semaines en moins de vie commune. Tant pis, on se voit vendredi soir.

J'ai encore trop raconté ma vie.

Lundi 21 février 2011 [21:29]

Pour ceux qui n'auraient pas suivis parce que ma vie est comparable à la guerre 14-18, après mon stage au CATTP que je devais effectuer en Bretagne pour sept semaines au mois de mars et donc emménager chez mon Poupinou et auquel j'ai dû renoncer parce que je n'ai pas validé ma msp et qu'il va falloir la rattraper, je m'étais consolée en me disant que je pouvais encore demander un stage pré professionnel dans l'hôpital près de chez lui.
Pour des raisons qui me paraissent évidentes mais que je vais vous exprimer clairement:
1) Comme son nom l'indique, le stage pré professionnel est un stage qui est fait pour appréhender le futur terrain dans lequel on envisage de travailler. Emménageant avec Poupinou en novembre prochain, après l'obtention de mon diplôme, la logique aurait voulu que je trouve un stage là où je vais postuler. C'est à dire dans l'hôpital à quinze minutes à pied de chez lui. Cela m'aurait permis d'apprivoiser les lieux, l'ambiance, le contexte et surtout, surtout, avoir un pied dans l'hôpital. Parce que dans 90% des cas, suite au stage pré pro et si celui-ci nous a plu, nous sommes embauché(e)s.
2) Parce qu'encore une fois, cela m'aurait permis de prendre la fuite, partir, respirer, oublier le quotidien qui n'est devenu qu'un enfer ici. Ce stage pré pro va durer du 8 juillet au 30 septembre. Autant vous dire que c'est long et que trois mois au paradis ne m'auraient pas fait de mal.
J'aurais été voir ailleurs et m'éloignant de l'usine à laquelle ressemble mon cher et tendre CHU, la mentalité enfantine qui règne au sein de mon école. A croire qu'on grandit pas tous de la même façon. Il y a des nanas dans ma promo qui ont trente, quarante, cinquante ans et qui réagissent comme des gamines de dix ans. Ca me désespère. Que voulez-vous. Enfin bref, ce n'est pas le propos du jour.
3) Raison un peu moins valable mais non négligeable pour moi. C'est la sensation de réussite, d'aboutissement. Qui m'aurait donné une certaine satisfaction et redonné un minimum de confiance en moi et surtout, surtout, de la motivation.
4) Ce qui m'emmène à vous parler d'une quatrième raison. La motivation. Parce que j'aurais eu un objectif. Ne rien lâcher pour ce stage qui était encore loin mais pas tant que ça. Un peu comme l'âne et sa carotte. Là, j'ai rien. Aucun objectif, aucun but. Rien pour me motiver et me dire que je ne dois rien lâcher parce que j'ai ça qui m'attend.

Alors voilà. Certain(e)s ne comprendront pas tout ce que cela signifie pour moi et mon état mental. Et j'en ai strictement rien à foutre. :)
Pour les autres, qui prennent la peine de me lire et qui désespèrent à chaque nouvel article, j'espère que vous comprendrez un minimum pourquoi une simple lettre qui à première vue parait banale peut avoir des conséquences irréversibles et des répercussions dramatiques.
Mais j'aurais beau vous expliquer en long, en large et en travers, personne ne peut imaginer le quart de la souffrance que je ressens à l'heure actuelle et qui est en train de me bouffer de l'intérieur. Je ne vous dédaigne pas mais on a beau dire tout ce qu'on veut, personne ne peut comprendre la souffrance de l'autre. Personne. Et même si on l'a vécue. On pourra toujours comprendre mais ça sera qu'en partie. Parce que chaque souffrance est différente. Chaque souffrance est vécue différemment. Alors par pitié,ne me dites pas que vous comprenez.

Je l'attendais comme le messie celle là aussi. Je la voyais comme une solution de secours. Celle qui aurait pu remplacer le stage auquel j'ai dû renoncer au mois de mars. Et me donner un minimum de consolation. Mais non. Là au moins, c'est du catégorique. On passe pas par quatre chemins. La réponse est sans appel.
J'y arriverai jamais. J'ai l'impression d'avancer alors qu'en fait je recule à des kilomètres en arrière.
J'ai aucun support sur lequel m'appuyer. Me consoler en me disant que tout part en vrille mais qu'au moins, tout là bas, il y a cette petite chose à laquelle je dois me raccrocher pour aller mieux et voir un minimum de lumière au milieu de ce tunnel hermétiquement noir.
Je vis plus là, je survis. J'ai des poids de cinquante kilos minimum accrochés à chaque pied et bras. Je vais finir en immersion totale et quand ça sera le cas, peut être que quelqu'un comprendra ma souffrance.
Ya jamais rien qui va. Jamais. Nulle part.

C'est plus qu'un caprice d'enfant gâté. C'est une vraie souffrance psychologique.

Mardi 25 janvier 2011 [17:44]

Le bonheur.
C'est quoi ?
C'est quand ?
C'est où ?

Non, je n'ai pas validé mon examen. 7,37/20. Il me fallait un minimum de 8. Je vous laisse donc imaginer les conséquences atroces et mon état actuel qui vient se rajouter à celui dans lequel j'étais déjà depuis ces deux dernières semaines.
Ce n'est que le début d'une longue descente aux enfers. Ce journal va donc devenir comme beaucoup, un immondice de mes cendres. L'ombre de moi même reprend donc l'écriture de celui-ci. Poupinette reviendra peut être un jour. Peut être. Mais pas tout de suite. 
Pardon.

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J'ai passé deux semaines atroces. Insupportables. Je me levais chaque matin à 5h30 pour aller au travail et après ma journée bien remplie, je restais pour faire les démarches de mes patients. (J'ai huit patients à charge.) (Je sais que pour vous, ça représente pas grand chose mais croyez-moi, c'est l'enfer.) Je sortais de l'hôpital en général vers 18h et je continuais à bosser chez moi jusqu'à des minuits et des poussières.
Ceci se rajoutant à cela, en période de grand stress comme celle-ci, je suis une autre moi. Je me mets en auto-défense. Ou dans ma bulle, comme vous voulez. Et j'entre dans un état second que je ne peux à vrai dire plus vraiment contrôler. Trois heures de sommeil par nuit me suffisent. Mon estomac est éduqué d'une telle manière que je puisse l'oublier quelques jours. Ce qui fait que j'ai besoin d'une certaine solitude. Je m'éloigne de tout et de tout le monde. Ma famille, mon Poupinou. Et c'était ça aussi le plus dur, je crois. Parce qu'il ne comprenait pas toujours. Alors on s'est déchiré. Beaucoup. Beaucoup trop. Beaucoup trop pour que je puisse le supporter. Parce que je n'avais pas besoin de ça en plus à gérer. La fatigue me pousse à faire des crises de larmes en plein milieu d'une conversation téléphonique avec ma maman. 
Et puis, je fais des poussées d'eczéma sur tout le corps. En particulier aux articulations (Coudes, genoux, poignets, mains. Mais aussi sur la poitrine..) J'ai eu droit à une belle infection urinaire aussi. 
Bref, c'était la misère quoi. Et je ne souhaite à personne de vivre ce genre de choses.

J'aurais voulu être heureuse ce soir. Vous dire que vous m'avez manqué et que je reviens plus forte et plus heureuse que jamais. J'aurais voulu ne jamais vous montrer ça. J'aurais voulu être une fille heureuse qui a validé la moitié de son année et qui part le coeur plus que léger chez son Poupinou pendant sept semaines. Mais aujourd'hui, cette fille que je prévoyais d'être n'est autre qu'une pauvre merde qui doit oublier les sept semaines qui l'ont tant fait rêver. Qui l'ont fait vivre trop de choses rien qu'en les préparant. J'en avais besoin. Vraiment. Psychologiquement parlant. Mais aujourd'hui, c'est fini tout ça. Tout balayer en une demie seconde.

Poupinou vient ce weekend. Dans quel état il va me retrouver ? Je ne sais pas. Et puis clairement, je m'en fou.
Je continuerai à venir ici. Parce que l'écriture est quelque chose d'indispensable pour moi. Et qu'elle sera la seule façon de changer mes maux en mots.
Promis, un jour je vous parlerai de cet examen qui me tord les boyaux et m'emmène dans un lointain pays où psychologiquement et physiquement, je vis en autarcie.

Maintenant, je dois fermer ma gueule. Oublier. Me relever. Et avancer. Parce qu'il y a mon mémoire à reprendre et mon prochain partiel du 14 février à étudier.

Sur ce, je vous laisse. J'ai mon repas d'il y a quatre jours à essayer de vomir et des hectolitres de larmes à déverser.
A bientôt.

P.S: Sonia, j'ai tout éteint. Portable, fixe et je sors de l'ordi. Donc n'essaie pas de me joindre. Laisse moi du temps. Je t'oublie pas sache le. Même si ton message de dimanche soir m'a fait beaucoup de peine..
Je t'embrasse.

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