Mardi 2 août 2011 [2:31]

Tout à l'heure, je regardais NY Unité spéciale. Non mais sérieux, t'as déjà vu des flics en pleine intervention en costard trois pièces toi ? Lol.

Bon sinon, vous savez pas quoi ? Oo C'EST LES VACANCES ! 
T'y croyais plus hein ? Moi non plus faut dire. J'ai toujours pas réalisé là. Ma dernière nuit, c'était la nuit dernière. Et oui, j'ai badé à mort.. Parce que je suis dégoûtée de repasser de jour. De côtoyer ces extra-terrestres (= les collègues). J'ai vraiment pas envie de quitter cette ambiance de travail qui est exceptionnelle. Où tu vois pas les heures passer et que travailler devient quelque chose que tu attends avec impatience. Mais je suis partie la tête et le coeur hauts. Roselyne m'a dit que je serai "une très bonne infirmière". Céline et Steph vont me manquer.. Vraiment.
Le rythme de jour va être difficile à reprendre par contre.
On a rien prévu de spécial pour ces deux semaines avec Poupinou. Si ce n'est profiter l'un de l'autre, aller au Grand Rex, se promener sur les Champs Elysées et escalader la Tour Eiffel.
Vendredi, ça sera journée shopping avec Chou (= ma meilleure amie) et samedi soir, c'est la grande soirée de l'année Mojitos-Makis-Cookies-Glace coco ! Tous les quatres (= Chou, son chéri, le mien et moi) chez Chou et son chéri, ça promet ! Bien entendu, les makis et les cookies, c'est nous qui les faisons ! *_* Puis après, on partira quelques jours chez mes grands parents au Mans dans la maison familiale avec mon frère et ma soeur.

Maman est rentrée ! Je suis restée presqu'une heure au téléphone avec elle ce soir.. Et qu'est ce que ça fait du bien. Elle m'a appelée du boulot. Et on a reprit nos bonnes habitudes à se textoter à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit.
Elle s'est tordue la cheville en vacances. Elle est pire que moi hein !

Je me suis prise un coin de placard dans le crâne tout à l'heure. Me v'là avec une bosse dans la tête.
So saiks.

Poupinou travaille dans la cuisine. Il faudra que j'aille l'embêter un peu tout à l'heure.
On a joué à la wii ce soir avec Poupinou et même que c'était génial. Il faut que je me trouve des jeux à télécharger. Et puis, il faut que je regarde la saison 7 de Desperate. Il faut que je lise. Il faut que je continue à écrire. Il faut que..

Les vacances, ça rend narcissique. Si c'est vrai !
 
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Bonneuh nuit les petits ! 

Jeudi 21 juillet 2011 [18:13]

Travailler de nuit: J'ADHERE !

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Travailler la nuit, c'est crevant, c'est vrai. Mais c'est tellement cool !
L'infirmière avec qui je bosse est super gentille. Je suis son planning. Il y une aide soignante aussi avec nous. Et à nous trois, on forme une équipe de choc ! xD Elle me laisse gérer les deux étages toute seule, elle me fait confiance sur tout, j'arrive à prendre des initiatives et elle les reconnaît. Et ça, ça fait plaisir. Avec elle, je suis infirmière, pas élève infirmière. Hier, elle est arrivée avec une heure et demie de retard et c'est moi qui aie prit les transmissions de l'après midi, j'ai commencé le tour de 22h et je me sentais bien. Sereine et tout à fait à l'aise. Puis quand elle est arrivée, elle m'a dit que j'assurais. Ouais, ça fait du bien.
 
Travailler la nuit, c'est faire des ombres chinoises sur les murs du couloir avec nos lampes de poche. C'est manger des glaces et des gaufres à pas d'heure en discutant et rigolant comme si je faisais partie des murs depuis des années. C'est fumer en comptant les étoiles imaginaires. C'est se casser la gueule dans la chambre parce qu'on a éteint la lumière trop tôt. C'est devenir des pingouins tétraplégiques parce qu'on sait plus piquer. C'est s'écrire des conneries sur le bras pour qu'elle pense à me ramener une polaire pour cette nuit.

Et puis quand tu sors du boulot à 7h le matin et que tu vois les gens défoncés aller au travail alors que toi tu sais qu'il y a ta douche et ton lit (Et ton Poupinou) qui t'attendent, c'est orgasmique.
 
Et le petit plus, c'est Poupinou qui m'envoie des messages à pas d'heure: "Je t'ai fait des sablés d'amour. C'est comme des sablés mais avec de l'amour dedans, alors c'est meilleur."

Mercredi 6 juillet 2011 [0:57]

Ce soir, je viens me confesser. Parce que oui, mon futur métier, c'est toute ma vie mais il faudrait que j'arrête parfois de croire qu'il est parfait. Et que je le suis aussi. 
Parce que oui, il y a tout ce que je vous raconte. Toutes ces choses qui n'ont pas de prix, qui ne s'expliquent pas, ces liaisons interdites, ces satisfactions personnelles et ce côté wonderful parce qu'être infirmière c'est le rêve de toute petite fille qui se respecte.

Mais il y a aussi le côté obscur de la chose. Ca dépend des services, il faut dire ce qui est.
Je rencontre des gens formidables. Malades mais formidables. Parce que derrière leur maladie, il y a des êtres humains. Comme vous et moi. Alors avec eux, c'est un plaisir de travailler, les choses se font naturellement et je serais prête à me faire engueuler pour eux. Parce que j'en fais trop.

Et puis il y a les autres. Ceux qui arrivent à me faire perdre patience, à me pousser à bout. Parce que oui, ils existent. 
Parce que reposer une sonde urinaire tous les jours parce qu'elle a été arrachée, c'est pénible. Répéter trois mille fois les mêmes choses, c'est saoulant. Retrouver quelqu'un avec du caca partout sur les mains, les bras et jusqu'en haut du dos alors qu'on vient de le changer, c'est rageant. Essayer de rassurer quelqu'un qui veut des ciseaux et sauter par la fenêtre et qui t'écoute, par conséquent, absolument pas parce qu'il pleure et hurle, c'est épuisant. Alors oui, il m'est arrivé de m'énerver contre ces gens là et d'hausser la voix. Parce que j'ai perdu patience. Parce que j'ai atteint mes limites. 
Mais tous les gens dont je viens de vous parler au dessus sont décédés. Tous. Et pour tous, j'ai chialé comme une conne. Parce que vous n'imaginez pas toute la culpabilité qui s'empare de vous. 
Mais il est trop tard. Parce que c'est toujours après qu'on réalise. Qu'on se rend compte qu'on a été trop loin.
Parce que tous ces gens, avant d'être malades, c'étaient des êtres humains. C'est pas de leur faute s'ils sont devenus comme ça. C'est souvent neurologique et ils ne se rendent plus compte. Le monsieur que j'ai retrouvé dans son caca et dans son pipi, il avait juste pas compris qu'il avait une sonde urinaire et qu'il fallait pas toucher la poche sinon, ça inondait le lit. Et j'avais beau lui répéter tous les jours, lui montrer, les démontrer par x et y qu'il risquait pas de faire pipi dans son lit puisque ça se collectait tout seul, bah non. Et puis un jour, il a tout arraché. Et là, je me suis énervée. Parce que j'ai pas compris pourquoi il avait fait ça alors que chaque jour je mettais toute mon énergie à lui expliquer. Et en fait, j'ai juste pas accepté sa maladie. Parce que oui, le déni pour les soignants, ça existe aussi. J'avais juste pas compris que j'aurais beau lui expliquer, il n'enregistrerait pas.
Je ne me cherche pas d'excuses parce qu'il y en a pas mais c'est comme ça.

Et aujourd'hui, je regrette tous ces accès de colère. Toutes ces fois où ma patience a dépassé ses limites. C'est humain vous allez me dire. Mais quand on est soignant, on est censé savoir contrôler et gérer ces choses là. C'est pour ça que jamais je pourrai travailler avec les personnes âgées. Parce que c'est pas que je n'ai pas de patience. C'est juste que je n'accepte pas (encore ?) que les gens vieillissent et perdent leurs capacités mentales.

Ce soir, je quitte définitivement mon service avec beaucoup de regrets et de culpabilité.

Jeudi 23 juin 2011 [15:57]

Troisième année validée !

J'y croyais plus...

Samedi 18 juin 2011 [1:47]

Il y a des choses qui ne s'expliquent pas. Il y a des choses qui n'ont pas de prix. Il y a des choses qui ne se ratent pas. Il y a des choses qui rendent plus fort.
Même si je suis épuisée par tout ce qu'il y a autour, je suis plus forte en blanc. 
Tous les soirs de cette semaine, j'ai pleuré. Pour des raisons différentes. Mais ce soir, si je pleure, c'est parce que je repense à ma journée.

Il y a une patiente qui m'a prise dans ses bras.
Elle m'a fait un bisou dans le cou
et elle m'a dit: "Vous êtes merveilleuse."

Alors ce soir, si je pleure, c'est pas parce que c'est beau. Ou si, peut être. Mais ce n'est pas la raison principale. Si je pleure, c'est parce que j'ai pas envie que ça s'arrête. Parce que jeudi prochain, je saurai. Je saurai si c'est la fin ou si j'ai le droit de faire de ma vie un rêve. Parce que ma vie c'est ça. C'est distribuer des sourires.

J'ai bien trop conscience que c'est ma vie entière qui en dépend. J'ai bien trop conscience que si j'échoue, je vais mourir. J'ai bien trop conscience que je n'exagère pas.


(Sinon, Michel Berger et Yannick Noah c'est le peu de souvenirs heureux qu'il me reste de mon père.)

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