Lundi 29 novembre 2010 [18:40]

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"Je t'aime. J'ai hâte que tu sois là. <3"
C'est sur ses mots que mon train est parti vendredi soir. J'attendais depuis une heure et demie à la gare. J'étais congelée. J'ai remonté tout le quai et je me suis assise dans la voiture 19. Place 66. Comme me l'indiquait ce billet grisâtre qui était trop bien rangé depuis trop longtemps.
Je crois que je n'ai pas quitté mon manteau ni mon écharpe de tout le trajet. Je me suis occupée comme j'ai pu. Côté couloir, mon voisin n'était pas trop embêtant. Il s'est levé qu'une seule fois pour s'acheter un sandwich. Quatre filles et un jean à la main, vieux bouquin pris à la hâte dans ma bibliothèque, mon portable sur mes genoux, je regardais chaque minute défiler. Jusqu'à la gare de [..] où j'ai pris un TER noir et glacé. Il est parti avec sept minutes de retard. Après seize autres minutes, je suis descendue. Il ne m'a fallu que quelques mètres pour l'apercevoir puis le voir. Nos lèvres se sont synchroniquement souries puis embrassées. Sous la pluie. C'est comme ça en Bretagne. C'est comme ça qu'on est accueilli dans ce pays. Nous avons marché quelques minutes avant de se cacher chez lui, presque chez nous. J'étais trempée, épuisée et affamée mais qu'importe, il était là. Je n'avais plus peur de rien à présent. Nous nous sommes réchauffés mutuellement et puis nous avons mangé. Surement des roulés au fromage.

[..]

Samedi soir, j'ai voulu sortir. Malgré la tempête de neige. Le cinéma m'appelait et Harry Potter particulièrement. Séance à 21heures. Nous sommes arrivés trempés et (con)gelés. Séance complète. Alors, nous nous sommes rabattus sur Les petits mouchoirs. N'en ayant pas sur moi, je suis ressortie de là dans un état lamentable.

[..]

Corvée laverie du dimanche. J'en ai profité pour déposer soigneusement ma lettre de demande stage du mois de mars/avril dans la boite aux lettres.
Grand moment, longue attente, grand espoir.

Dimanche, 18h07. Poupinou avait décrété qu'il fallait que je mange avant de partir. Alors, après douze longues minutes de négociation, j'ai avalé une tartine de moutarde, deux tranches de jambon et du coulommiers. 

18h33. Heure fatale. Il fallait y aller. Il ne fallait pas être triste. Pas maintenant. Pas après un weekend comme ça.
Et puis sur le quai, j'ai pleuré. Je ne suis pas encore assez grande pour savoir cacher, gérer, mentir. Tout ce que les adultes savent faire beaucoup mieux que moi. Ca faisait longtemps. C'est là que je me suis rendue compte que même après un an, je ne m'y étais toujours pas faites.
A ces adieux sur le quai.

19h02. Heure de mon décès.

"Il pleut sur mes joues avec tes conneries."
C'est sur ses mots que mon train s'est éloigné.

Mardi 23 novembre 2010 [17:47]

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Elle va m'épuiser. Elle va finir par m'épuiser cette petite pute. Elle va réussir à obtenir ce qu'elle convoite depuis trop longtemps: Lui. Et si jamais elle y arrive, je fais le serment solennel devant Dieu que je la tuerai. Et moi après. Parce que ma vie sans lui n'est tout simplement plus envisageable.
Et je reste là. Impuissante. Assistant désespérément à la perte de l'être aimé. Parce qu'il est trop naïf pour comprendre que derrière le simple fait de prendre de ses nouvelles, elle entretient son attention. Parce qu'il est pas assez parano pour comprendre qu'une fille qui veut quelque chose, c'est trop souvent une fille qui l'aura.
Et elle est là. Dans l'ombre. Et elle me regarde avec ses yeux de vipère. Et elle me nargue avec son sourire en coin l'air de dire: "Tu vois, il t'écoute pas. Et moi pendant ce temps là, je me fais un malin plaisir de niquer ton couple."
Et hier, j'en ai pleuré. Entre deux sommeils. En pensant à tous les désastres qu'elle pourrait causer et qu'elle a déjà bien entamés. 

Parce que si je dis ça, c'est qu'il y a des raisons. Je la connais mieux que ce qu'il faudrait pour savoir ce qu'elle est capable de faire et qu'elle a déjà fait avec le deuxième homme qui habite mon coeur. Parce que si je suis jalouse d'elle mais d'aucune autre, c'est qu'il y a des raisons.

Je sais qu'il m'aime. Je sais qu'il en a rien à foutre d'elle. Je sais qu'il ne se passera rien entre eux. Je sais que tout ce qu'il fait ce n'est pour personne d'autre que pour moi. Je le sais tout ça. Mais le fait est, qu'elle continue de jouer avec lui. Et qu'elle continue de me rire au nez. Et qu'elle continue à m'épuiser. Et que bientôt, ça va plus aller. Du tout.
Parce qu'elle le lâchera pas. Mais ce qu'elle ne sait pas, c'est que moi non plus. Salope.
 
Aidez-moi. Je vous en supplie.
Avant que je fasse la pire connerie de toute ma vie.
 
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Edit => Sms de 19h47: "Chérie je t'aime putain. Arrête de te prendre la tête avec elle. Je t'en supplie.."

Lundi 22 novembre 2010 [13:24]

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Et on est lundi. Et il est 13h17. Et je suis là. Telle une merde qui ne peut plus rien faire. Je le savais que ça devait arriver. Je le savais que deux jours ne me suffiraient pas. Je le savais que je pourrai pas indéfiniment être celle qui va toujours bien. Je le savais que tout le monde verrait un jour ou l'autre que j'étais faible.
En attendant, je culpabilise à mort. Parce que même si je viens d'appeler ma cadre et qu'elle m'a dit que c'était pas grave, que je devais me reposer, que je reprendrai demain et bah je suis pas habituée à manquer le travail. A manquer à mes devoirs de future infirmière. Parce que ça m'était pas arrivée depuis trois ans. 
Et j'attends. Sans savoir quoi faire. Attendre que ça passe en fermant ma gueule.

Et j'ai appelé le service de maternité de l'hôpital de Lannion. La cadre est en voyage humanitaire. Attendre dix jours qu'elle revienne.
Et j'ai appelé le CMPEA de Lannion. Qui m'a renvoyée sur le site de Bégard. Qui m'a passée le service des ressources humaines. Qui m'a donnée le numéro direct de la coordinatrice des stages. Qui n'est pas là avant jeudi. Attendre quatre jours.
J'ai pas l'air comme ça mais je suis pleine d'espoir.

J'ai peut être retrouvé mon meilleur ami. Mais pas comme je l'aurais imaginé. Et ça fait mal.

Dimanche 21 novembre 2010 [13:31]

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C. me manque. C., c'était mon voisin. Il me fournissait en came. Il buvait la fin de ses bouteilles avec moi. Il venait me chercher quand il était tout seul. Il me racontait ses problèmes. Il vomissait dans ses chiottes quand il avait trop bu. Mais depuis qu'il est parti, je fume plus. Je bois plus. Et je suis devenue une locataire comme les autres.
Pourtant hier soir, ça m'aurait bien aidée. Ca m'aurait aidée à dormir plus vite et plus longtemps. Parce que dix sept heures en vingt quatre heures, c'est pas beaucoup. Ca m'aurait aidée à abréger mes souffrances et croire que j'étais heureuse. Ca m'aurait aidée à oublier que j'étais seule dans cette p*tain de baraque. Trop loin de tous ceux dont j'ai besoin et qui me comprennent que trop bien. Tous ceux qui ont le droit de venir à mon secours. Tout ceux à qui je laisse encore le droit de toucher à mon âme. Mon âme que je laisse à nue devant eux, à leur merci et qu'ils peuvent bousiller à souhait.
Enjoy.
Je suis malade.
Je vais crever.
Et tout le monde s'en fout.
Ou presque.

Vendredi 19 novembre 2010 [17:43]

Parce que parfois, il y a certains jeux auxquels on aurait jamais dû jouer.

Dans la vie, il y a les moments où on rit, où on pleure, où on se demande ce qu'on fou là. Et puis il y a ceux où l'on joue. A des jeux plus ou moins dangereux. Moi, ça tombe bien, je suis plutôt joueuse alors j'ai toujours eu envie de jouer. Mais c'est toujours pour de rire. C'est qu'un jeu après tout. Alors on croit que c'est pas vrai. Que de toute façon, c'est pour de faux.
Alors:

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Moi j'avais dit "Cap !" Au début. Je m'en fichais, c'était pour de faux. Alors j'ai joué. C'était cool. Au début. Puis petit à petit ça l'était moins. Parce que je me suis rendue compte que ça n'était plus un jeu. Mais un jeu vicieux. Auquel je ne pouvais plus renoncer.

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C'était jamais assez. Ou toujours trop. Tout depend comment on le prend.
Je jouais pendant des heures. J'adorais ça. Et le lendemain, je jouais toujours plus que la veille. Mais toujours pour de rire.

C'était MON jeu.

Personne ne pouvait jouer avec moi et tant mieux parce que suis une vraie salope. Egoïste. Selfish.
Personne ne pouvait me comprendre.
Personne ne pouvait m'égaler. *Trop forte moi* =D
Personne ne pouvait m'en empêcher.

C'était plutôt jouissif de pouvoir tout contrôler. De se contrôler.
Mais après faut savoir s'arrêter parce que toutes les bonnes choses ont une fin.

Mais aussi et surtout parce que [..]
[..] la vie n'est pas un jeu auquel on peut jouer.
 

Pourtant, moi je continue à jouer. Et j'en ai rien à foutre.
Je suis malade depuis hier. J'ai la gorge en feu. Je ne peux donc plus rien avaler. Ce qui me donne une excuse parfaite. J'ai de la fièvre même si je n'ai pas de thermomètre pour le confirmer officiellement mais je le sais. Je suis déshydratée. Frissons. Bouffées de chaleur. Membres qui fléchissent. Malaise imminent. Les deux grammes de paracétamol avalés hier ne m'ont rien fait. Si ce n'est me faire pleurer.
On m'a traitée d'anorexique aujourd'hui. Ca a fait rigoler tout le monde sauf moi. Ca faisait longtemps tiens.

J'ai pas eu de nouvelles de ma mère depuis la nuit de dimanche à lundi.

J'ai mes démarches pour mon stage pré-pro à faire. Mon mémoire dort. La Caf glande. Et mon père est toujours un connard.

Sinon, RAS.

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