J'aurais voulu être une fille fréquentable. Une fille qu'on a pas peur d'aimer. J'aurais aimé ne pas aimer trop vite, trop fort, trop longtemps. J'aurais aimé rester seule pour de vrai. Mais c'est visiblement pas possible. J'entraine des tas de gens innocents dans ma chute. Ils ont rien demandé à personne eux. C'est pas faute de les avoir prévenu qu'aimer le diable a des répercussions fâcheuses.
Moi je voulais juste rendre la vie des gens supportable. Parce que la mienne est un brouillon. Un brouillon de vie. Un déchet. Alors je prends tous les déchets par ci par là et ça en fait un énorme.
Je suis pas gentille. Je suis pas belle. Je suis pas géniale. Je suis pas intelligente. Je suis pas drôle. Je suis pas super canon. Je suis pas un ange. Je suis pas adorable. J'aime pas ça quand tu mens, Chevalier. Et tu le sais. Alors arrête, s'il te plaît. Mon coeur est épuisé.
Mais tu sais aussi que quand une femme dit non, c'est oui.
Dans une semaine jour pour jour, mon destin sera scellé.
Demain, en partie. Les résultats, c'est à 13h30.
J'ai badé hier soir. Je l'ai prévenu. Il m'a cru parce qu'il m'écoute. Lui.
J'ai badé aujourd'hui. Parce que je le savais. Parce qu'il a fallu que j'arrive en troisième année pour faire une faute de première. C'est con. J'avais juste une prise de sang à faire. Une série de trois pour être précise. C'était pour un dosage d'anti-rejet. Bref. Et la patiente avait des micro-veines alors j'ai à peine enfoncé mon aiguille. J'étais dedans. J'ai donc prélevé mes treize tubes. Doucement mais sûrement. Sauf qu'en voulant enlever le garot, j'ai retiré l'aiguille. Je vous laisse imaginer le flot de sang qui a giclé. Je m'en suis prise partout. Ca parait pas comme ça mais ça pissait le sang pire que si j'avais fait des gaz dans l'artère. Et même si ça a duré le temps que je tire le garot de toutes mes forces. J'peux vous dire que j'étais mal après.
Alors c'est dans ce genre de moments que je réfléchis à comment est ce que je pourrais mettre fin à mes jours. Sans trop emmerder le monde. Me faut un moyen rapide. Parce que je suis une chochotte mine de rien. Le train, le métro, tout ça, ça emmerde le monde. Alors non. Les armes à feu, ça coûte trop cher. Et j'habite qu'au premier étage.
Moi je me lève tous les matins à quatre heures et demie. Mais je dis rien à personne. Mon dos est encore bloqué. Mes mains sont en feu. Et je parle pas de mon eczéma qui est gentiment en train de faire son come back.
Je lui ai envoyé un SOS en fin de matinée. En pleine crise d'angoisse dans les chiottes de ce putain de service. Ce qui est loin de mes habitudes parce qu'en général, c'est passé sous silence.
"Mon coeur ça va pas du tout aujourd'hui. Je suis en panique. J'y arrive pas. Je suis crevée. J'ai mal partout. J'en peux plus. J'te jure, j'en peux plus. J'y arriverai jamais. Aide moi, je t'en supplie.
- Rentre chez toi, t'es en arrêt."
Voilà. C'est tout ce qu'il a trouvé de mieux à me dire. \o/mdrptdrxd.
Et puis il m'a envoyé un sms plus tard dans la soirée pour me dire qu'il avait pas cours demain matin parce que la prof de japonais était aphone.
Non, Poupinou ne manque absolument pas de tact. Faut dire que là le pauvre, il était coincé. Parce qu'il en aurait prit plein la gueule s'il ne m'avait pas prévenue et que j'avais reçu son premier sms à midi et demi demain.
J'ai oublié de manger. Et d'appeler ma mère.
J'aurais voulu qu'il soit là ce soir. Mais je peux pas lui empêcher d'avoir une vie. Il m'a promis de m'envoyer un message en rentrant. Et je sais que demain matin, en me réveillant, j'en aurais un. Parce qu'il tient ses promesses. Lui.
Oui Chevalier, tu es devenu anonyme partout, mais je sais que tu te reconnaîtras. Je me fais pas de soucis pour ça.
Moi je voulais juste rendre la vie des gens supportable. Parce que la mienne est un brouillon. Un brouillon de vie. Un déchet. Alors je prends tous les déchets par ci par là et ça en fait un énorme.
Je suis pas gentille. Je suis pas belle. Je suis pas géniale. Je suis pas intelligente. Je suis pas drôle. Je suis pas super canon. Je suis pas un ange. Je suis pas adorable. J'aime pas ça quand tu mens, Chevalier. Et tu le sais. Alors arrête, s'il te plaît. Mon coeur est épuisé.
Mais tu sais aussi que quand une femme dit non, c'est oui.
Dans une semaine jour pour jour, mon destin sera scellé.
Demain, en partie. Les résultats, c'est à 13h30.
J'ai badé hier soir. Je l'ai prévenu. Il m'a cru parce qu'il m'écoute. Lui.
J'ai badé aujourd'hui. Parce que je le savais. Parce qu'il a fallu que j'arrive en troisième année pour faire une faute de première. C'est con. J'avais juste une prise de sang à faire. Une série de trois pour être précise. C'était pour un dosage d'anti-rejet. Bref. Et la patiente avait des micro-veines alors j'ai à peine enfoncé mon aiguille. J'étais dedans. J'ai donc prélevé mes treize tubes. Doucement mais sûrement. Sauf qu'en voulant enlever le garot, j'ai retiré l'aiguille. Je vous laisse imaginer le flot de sang qui a giclé. Je m'en suis prise partout. Ca parait pas comme ça mais ça pissait le sang pire que si j'avais fait des gaz dans l'artère. Et même si ça a duré le temps que je tire le garot de toutes mes forces. J'peux vous dire que j'étais mal après.
Alors c'est dans ce genre de moments que je réfléchis à comment est ce que je pourrais mettre fin à mes jours. Sans trop emmerder le monde. Me faut un moyen rapide. Parce que je suis une chochotte mine de rien. Le train, le métro, tout ça, ça emmerde le monde. Alors non. Les armes à feu, ça coûte trop cher. Et j'habite qu'au premier étage.
Moi je me lève tous les matins à quatre heures et demie. Mais je dis rien à personne. Mon dos est encore bloqué. Mes mains sont en feu. Et je parle pas de mon eczéma qui est gentiment en train de faire son come back.
Je lui ai envoyé un SOS en fin de matinée. En pleine crise d'angoisse dans les chiottes de ce putain de service. Ce qui est loin de mes habitudes parce qu'en général, c'est passé sous silence.
"Mon coeur ça va pas du tout aujourd'hui. Je suis en panique. J'y arrive pas. Je suis crevée. J'ai mal partout. J'en peux plus. J'te jure, j'en peux plus. J'y arriverai jamais. Aide moi, je t'en supplie.
- Rentre chez toi, t'es en arrêt."
Voilà. C'est tout ce qu'il a trouvé de mieux à me dire. \o/mdrptdrxd.
Et puis il m'a envoyé un sms plus tard dans la soirée pour me dire qu'il avait pas cours demain matin parce que la prof de japonais était aphone.
Non, Poupinou ne manque absolument pas de tact. Faut dire que là le pauvre, il était coincé. Parce qu'il en aurait prit plein la gueule s'il ne m'avait pas prévenue et que j'avais reçu son premier sms à midi et demi demain.
J'ai oublié de manger. Et d'appeler ma mère.
J'aurais voulu qu'il soit là ce soir. Mais je peux pas lui empêcher d'avoir une vie. Il m'a promis de m'envoyer un message en rentrant. Et je sais que demain matin, en me réveillant, j'en aurais un. Parce qu'il tient ses promesses. Lui.
Oui Chevalier, tu es devenu anonyme partout, mais je sais que tu te reconnaîtras. Je me fais pas de soucis pour ça.