J’ai débarqué à l’improviste hier soir chez Poupinou. Avec la complicité de ma princesse qui lui tenait la grappe avec ses messages qui voulaient rien dire. Il lui a bien fallu une bonne heure pour réaliser que j’étais bien là. J’ai frappé de toutes mes forces à sa porte. Je lui ai à peine laissé le temps d’ouvrir que j’étais dans ses bras, en pleurs. C’est un homme amoureux et heureux de voir sa petite femme qui m’a ouvert. Un homme un peu déboussolé. Et il y avait de quoi, le pauvre. Il a regardé la bouteille de rhum en se demandant s’il n’avait pas raté un épisode. J’ai rit bêtement. J’ai tenu la surprise depuis le matin. Je suis arrivée un peu avant 23h, après quatre heures et demie de train, épuisée. Mais tellement excitée et pas peu fière de
ma connerie.
Il a ouvert son cadeau d’anniversaire. Un peignoir avec brodé "Poupinou" dessus. Je pense qu’il lui a plut. On dirait un gamin de cinq ans avec. Il le lâche plus. Poupinou ne montre jamais ses émotions mais je le connais tellement que je sais tout.
La nuit a été courte mais trop belle pour être oubliée. Il est parti tôt à l’école ce matin. Et il ne rentrera pas avant ce soir parce qu’il a une conférence de presse. Si j’en ai le courage, je descendrai acheter des pommes pour faire de la compote.
Samedi soir nous irons sûrement au ciné et nous fêterons son anniversaire dimanche.
Nous partons à la Coupe de France dans cinq jours. C’est la grande expédition. J’ai hâte. Il y aura Fanny je crois. De quoi me sentir moins seule au milieu de tous ces hommes. Et il y aura mon appareil photo aussi. Et ma tête. Et mon cœur. Sûrement plus légers à l’arrivée qu’au retour.
J’ai envie de m’asseoir sur ce muret. En face du Léguer. Avec mon livre dans les mains. Mais j’ai tellement froid. Ceci pour faire la transition.
Je crois que depuis quelques jours, je commence à entendre que je suis malade. Mais malade physiquement et chroniquement. Tous ces symptômes que je ne voyais pas. Que j’oubliais. Que je prenais à la légère. C’est quand Poupinou m’a demandé d’aller chez le médecin que j’ai réalisé.
D’abord, il faut savoir que j’ai toujours froid. Eté comme hiver. De jour comme de nuit. J’ai les ongles continuellement bleus, une chair de poule incessante et des frissons qui s’arrêtent au niveau de ma poitrine. Ce qui contracte involontairement ma cage thoracique. Chaque inspiration n’est donc que douleur parce que mes muscles intercostaux sont épuisés et courbatus. Depuis presqu'un mois, j’alterne des phases de constipation et de diarrhée. (Désolée pour le côté glam’ de la chose mais la vie n’est pas glam’, sachez le.) Et comme il faut se lever tôt pour me faire avaler un quelconque médicament lorsque je n’ai pas décidé, ça restera comme ça jusqu’à ce que mon corps s’épuise avant moi.
Entendre ne veut pas dire écouter. J’entends mon corps mais je n’ai pas dit que j’allais l’écouter. Je n’irai donc pas chez le médecin. Du moins pas tant que cela ne m’inquiète pas. Et je continuerai à fumer comme un pompier. Comme ça, on trouvera plus rapidement une cause au diagnostic et tout le monde sera heureux de dire que c’est ma faute. Je sais ce que vous vous dîtes. Que je ne suis sûrement pas prête mais surtout pas assez forte pour entendre un quelconque diagnostic. Et je vous répondrais que vous avez entièrement raison.
Mon prochain stage se déroulera en UMG. Autrement dit, en Unité de Médecine Gériatrique. Pour ceux qui suivent un minimum ce que je raconte savent que la gériatrie est une des spécialité que j’aime le moins. Je vais pas dire que je déteste parce que dans n’importe quel service, j’adorerais toujours mon futur métier et je l’exercerais avec toujours autant de passion. Mais les faits sont là. Le plus frustrant dans l’histoire c’est que ça fait trois ans que je demande des stages en pédiatrie ou en gynécologie. Mais ya rien à faire. Et c’est toujours les mêmes qui ont tout. Bref.
Je ne connais toujours pas mes stages pré pro et DE. Suite au prochain épisode.
Mon mémoire doit être rendu le 8 juillet entre 9h et 11h30. Ma convocation à la soutenance me sera remise à ce moment là. Je ferai pas de power point parce que je n’ai pas besoin de faire comme tout le monde et je n’ai pas besoin de ça pour impressionner mon jury. Le jury, parlons-en. Il est composé de quatre personnes. Ma formatrice référente qui m’a suivie tout au long de ce voyage qui aura duré presqu’un an, une infirmière qui est en rapport avec mon sujet, un(e) psychologue et monsieur L., le directeur de mon école.
Je flippe ma race sa mère la p*te. ><
Poupinou m’a offert un livre. Des fleurs sur la neige. Un récit autobiographique parce que je lis que ça. Je l’ai commencé ce matin. Dire qu’il est génial serait du sadisme et une forme de perversité parce qu’il relate la maltraitance d’une enfant qui aura duré seize ans mais je sens que je vais l’aimer. Autant positivement que négativement.
J’en donnerai peut être mon avis une fois terminé. Autrement dit dans une dizaine d’années si tout va bien.
Et puis je pense à un dernier truc. C’est que, ce qui est bien quand on a pas de père, c’est qu’on économise pas mal de choses à chaque fête des pères.
Voilà, voilà. Je pense m’être suffisamment rattrapée et avoir fait un article assez long pour vous faire tenir jusqu’au prochain. Si prochain il y a.
J’en profite pour cette fois remercier tous mes lecteurs/lectrices. Qui se font de plus en plus nombreux. Qu’ils laissent des commentaires, des tags, des photos ou pas.