Mercredi 29 septembre 2010 [20:09]

Je pourrais très bien vous dire que je viens seulement de rentrer de l'école. Que je suis complètement crevée mais que je n'ai pas le droit parce que j'ai un partiel dans moins de quinze jours à réviser.

Je pourrais très bien vous dire que je n'ai toujours pas trouvé de sujet pour mon mémoire. Et que je suis dans le caca jusque là parce que c'est le cas de tout le monde, sauf moi.

Je pourrais très bien vous dire que je suis complètement stressée et retournée par cette année qui m'attend. Que je sais pas comment je vais m'en sortir ni dans quel état je vais me retrouver le 11 novembre 2011.

Je pourrais très bien vous dire qu'il ne me reste que vingt cinq jours à tenir sans Poupinou. Que je vais y arriver parce que comme d'habitude, je n'ai pas le choix.

Je pourrais très bien vous raconter que mon meilleur ami m'a laissée tomber parce qu'il ne comprend rien. Qu'il me connaissait trop pour savoir où ça fait mal et que cette fois, il a frappé plus fort que d'habitude.

Je pourrais très bien vous dire que ma maman me manque très fort. Que j'aimerais qu'elle voit tout ce que je traverse. Qu'elle me prenne dans ses bras. Que j'ai les larmes aux yeux rien qu'en l'écrivant.

Je pourrais très bien vous dire que ce soir, je ne mangerai pas parce que mon frigo est vide.
Et mes placards aussi.

Je pourrais très bien vous dire que je sais plus d'où j'en suis. Ni où je vais. Ni comment j'en suis arrivée là.
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Mais tout ça est sans importance.
Parce que de toute manière, c'est moi qui doit vivre ça.
Qui doit le supporter.
Et c'est encore moi qui suis là, en train de pleurnicher sur mon sort.
Alors que la vie est belle.

Lundi 27 septembre 2010 [22:57]

Tous les soirs, en allant me coucher, je pense à tous ces étudiant(e)s qui comme moi s'endorment seul(e)s. Après avoir mangé ce qu'ils/elles auront trouvé dans le frigo. Parfois une tranche de jambon périmée depuis quinze jours. Bu un verre de lait périmé depuis le 3 septembre. (Ca sent le vécu. Ahem.) Qui espèrent un message ou un appel qui les fera s'endormir paisiblement. Qui attendent le weekend avec impatience pour retrouver ce qu'ils fuyaient encore l'année dernière. Ils/elles n'ont pas peur. C'est pour cela qu'ils/elles vérifient deux fois plutôt qu'une que la porte est bien fermée. Leur soirée aura peut être été marquée par un ou deux évènements qui auront une incidence sur la nuit voire le jour à venir.
Parce qu'après être rentré(e), notre chèr(e) étudiant(e) sera content(e) d'être seul(e) mais s'apercevra vite qu'être seul(e) n'a pas que des effets positifs.
 
Les célibataires passeront leur soirée à espérer que le/la nouveau/nouvelle bel(le) inconnu(e) de la classe pense à elle/lui. Ou que demain, sera un autre jour. Pour les autres, la soirée sera passée accrochée au téléphone. Dans l'espoir de recevoir un message tendre et amoureux qui leur confirmera que c'est bien elle/lui. Mais quand ça se passe pas comme ça ou que la solitude est trop pesante, c'est le drame. 
A cette époque de l'année, on s'est tou(te)s donné de bonnes résolutions. Mieux travailler que l'année dernière. Parce que le lycée, c'est fini. Maintenant, on fait ce qu'on veut. Ce qu'on a toujours voulu faire. Mais les résolutions de la rentrée, c'est comme celles du mois de janvier. Oubliées aussi vite que prononcées. Parce que c'est pas drôle de vivre sans vie sociale.
Finalement, c'est cool de grandir. On a plus les parents sur le dos qui nous interdisent de sortir avec les copains/copines les soirs de la semaine. Qui coupent internet "pour notre bien." Mais derrière ça, la solitude nous envahit et nous rappelle à chaque instant qu'à présent, on est seul. Contre tous.
 
Et c'est comme ça tous les soirs.
(Ou presque.)

Jeudi 23 septembre 2010 [18:13]

Demain à l'heure qu'il est, je ne serai plus là. Mon train aura démarré. J'en aurais pour encore quatre heures et demie. Il m'attendra sur le quai de la gare. Avec son sourire qui me souhaitera la bienvenue sur les terres bretonnes. Avec ses bras tendus qui n'attendront que moi. Avec son regard qui me ferra oublier tous les autres. Il me prendra la main et ensemble, nous partirons ailleurs pour 48 heures. Nous passerons la nuit à rêver éveillé. Refaire le monde. Oublier les deux semaines que l'on vient de passer. 
Tout le monde m'attend. "Ma venue est l'évènement du siècle ? =_=" "Bah. T'es la femme de ma vie et personne ne t'a vue. Donc oui." Super. J'ai pas la pression déjà. J'espère qu'on aura pensé au tapis rouge pour l'occasion. Je veux être une princesse. Sa princesse. Je veux qu'il me dise qu'il m'aime et que jamais il me quittera. Parce que c'est moi. Et personne d'autre. Qui comble son coeur depuis neuf mois.

J'ai toujours pas récupéré ma bague. Je commence à m'impatienter. J'ai un énorme hématome depuis hier sur la cuisse gauche. Je sais pas d'où il sort. J'ai mal. Un peu. J'ai raté son appel aujourd'hui parce que j'étais pas encore sortie du travail.

J'ai intérêt à en profiter de ce putain d'weekend. Parce qu'après, c'est un mois que je veux devoir tenir sans lui.

Dimanche, je vais surement vouloir tout donner pour revenir à ce moment où j'écris ces quelques mots.

Poupinou attend moi.
J'arrive.
Bientôt.

Mercredi 22 septembre 2010 [18:38]

Je veux te garder pour moi.
Comme un rêve qu'on nie avoir fait mais qu'on veut quand même recommencer.
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Samedi 18 septembre 2010 [17:41]

J'ai joué les héroïnes hier soir. C'était la première fois et j'aimerais autant pas avoir besoin de le refaire une seconde fois.
J'étais en baby sitting. La petite était douchée, avait mangé et nous étions en train d'inventer le monde avec sa ferme en lego. Quand soudain, j'entends des cris qui venaient de la rue. Inquiète, je la regarde et par réflexe, je la mets dans son lit pour ne pas qu'elle puisse bouger et se blesser en mon "absence". Je file dans le salon et ouvre la fenêtre. C'est avec effroi que mes yeux se sont dirigés en direction des cris. Deux hommes se battaient. Enfin.. un homme en frappait un autre qui était à terre et ne semblait plus bouger. Il a dû recevoir des dizaines de coups de pied et poing dans le ventre et dans la tête. C'est totalement paniquée que je compose le 17 avec le portable que je tenais fermement dans la main. 
"Bonjour, vous êtes bien à la gendarmerie. Pour une urgence, ne quittez pas." Je n'ai pas quitté. Pendant trois minutes, j'ai entendu ce refrain. Une femme sereine me répond. Et en une minute, je lui raconte ce qui est en train de se passer. Je ne pouvais me contrôler. Ma voix était tremblante comme jamais. Elle me pose les questions nécessaires pour pouvoir intervenir et me dit: "Je vous envoie quelqu'un. Vous pouvez raccrocher." J'ai attendu. Deux minutes plus tard, j'entends une sirène de pompiers. Pour une fois, ils ont été intelligents et ont prit le sens interdit. Ils lui ont prodigué les premiers soins et l'ont mit dans le camion. Pour l'autre mec, il s'était fait la malle. Vous pensez bien.
J'ai dû mettre une heure pour m'en remettre. Après, je me suis dit que j'aurais surement dû appeler les pompiers au lieu de faire le 17. J'ai appelé Poupinou. Et comme d'habitude, sa voix m'a rassurée. Je sais, c'est con. Vous devez bien rire en me lisant et vous dire qu'à ma place, vous auriez été plus calme. Sauf que comme d'habitude, tant qu'on a pas vécu les choses, on ne peut pas savoir.
Et le pire dans tout ça. C'est que des histoires comme ça. Il y en a tous les soirs.
"Ma femme, c'est un héros. (a)"
Mouais.

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