Samedi 25 juin 2011 [14:55]

J'ai pas dit que j'avais réalisé. Mais j'ai retrouvé un minimum d'esprit pour vous raconter la suite de mon histoire. Oui, parce que désormais, il y en a une. Mais comme toutes les histoires, il y a du positif et du négatif. Alors, on commence par quoi ?
Allez, un peu de négatif parce que ça faisait longtemps que j'avais pas râlé et que sans ça, ça ne serait plus moi. ;)

D'abord, il y a encore le mémoire à rendre. Il me reste deux semaines, disons un peu moins parce que la date officielle, c'est le 8 juillet. Mais peu importe. Maintenant, j'en suis fière de ce travail. J'ai envie de le finir et de le présenter. D'ailleurs, j'aurai la date de ma soutenance le jour où je le rendrai.
Ensuite, je commence mon stage pré pro. J'ai de la nuit à faire. J'aurai mes vacances en septembre. Je suis en réadaptation physique. Autant dire que je suis encore énervée parce que dans ce genre de service, il n'y a rien à faire ! Le problème est que comme son nom l'indique, ce stage est fait pour me préparer au DE (Diplôme d'Etat) donc je suis censée faire un max de soins pour m'entrainer. Mais la réadaptation physique quoi.. Ya rien de transcendant niveau technique.. Tandis qu'il y en a qui ont des stages de fou furieux.. Bref. Quand on sait pas sucer, faut croire que c'est pas la peine d'espérer quoi que ce soit. (Oui, je suis vulgaire mais réaliste.)

Le positif ?
Il faut quand même que je vous explique ce que cette validation implique. Concrètement, cela signifie que je ne suis plus étudiante mais pré professionnelle. J'ai donc encore cinq mois pour préparer mon DE.
Oui, cela fait un effet très particulier. D'abord un bonheur démesuré. Quand on sait qu'on ne refera pas une autre année comme celle que j'ai subi. Ensuite, on ne réalise pas. On ne réalise pas que ça y est, c'est terminé. Les épreuves et tout ce que j'ai vécu sont derrière moi. C'est la victoire d'un combat de trois ans. Alors non, je ne suis pas encore infirmière. Alors oui, il me reste encore mon DE à passer mais cela n'a rien à voir. Je quitte aujourd'hui le chemin de l'école avec une grande nostalgie. C'est déjà une étape importante de franchie. Plus jamais je n'irai à l'école. Plus jamais j'aurai cours dans un amphi. Plus jamais je passerai de partiels. Plus jamais. Et quand on sait qu'on vit ça depuis l'âge de six ans, oui, ça fait un vide..
Parce que j'en ai vécu des choses dans cet amphi pendant trois ans mine de rien..
Mais je suis heureuse. Poupinette est bel et bien revenue. J'ai changé. Je re-souris, je re-ris, je re-mange, je re-dors. Je suis légère et oui, je suis heureuse². Je suis moi. Je revis. Mais rassurez-vous, je pense que vous vous en rendrez compte à travers mes articles. Pour ceux qui me suivent depuis l'année dernière..
Poupinou est arrivé mercredi. Il reste chez moi jusqu'en septembre. Si j'ai mes vacances en septembre, on repartira chez lui ensemble.
Et puis hier, on s'est acheté une wii ! *_* Cela faisait longtemps que j'en voulais une. On y a joué toute la soirée et c'était juste trop bien ! :D Cela promet des soirées de folie..
(Et puis.. c'est notre premier achat en commun. Et oui, ça fait son petit effet.)

Alors voilà, je vais me répéter mais je suis une femme heureuse oui. J'ai changé, je le sais. Même moi j'ai du mal à me reconaître. II va falloir m'habituer à me retrouver. Parce que j'étais en quarantaine depuis le mois de janvier si ce n'est plus.. Il faut que je prenne le temps de me retrouver. Que je m'habitue à ce bonheur si soudain et totalement inouï. J'y croyais plus. Je vous jure.
Je vous remercie d'ailleurs du fond du coeur. A tous ceux qui me suivent et me soutiennent. Ce blog c'est quelque chose de très particulier. Grâce à lui, j'ai réussi à extérioriser mes angoisses et tout le reste. Je ne suis pas sûre que j'aurais réussi à surmonter tout ça sans lui. (Et vous.)
Je remercie également mon Poupinou. Pour sa patience. Pour son soutien. Pour son amour. Parce que malgré tout ce que j'ai pu penser de son soutien, s'il ne m'aimait pas, il serait déjà parti depuis longtemps. Parce que j'étais vraiment invivable comme fille. Faut dire ce qui est. Il lui aura fallu beaucoup d'amour et de patience pour rester à mes côtés jusque là. Et pour ça, je lui en suis très reconnaissante. Parce que cette année n'a pas été de tout repos..
Et dans trois jours, ça fera un an et demi. :)
 
Merci. ♥

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Maintenant, il me reste juste à profiter de la vie.
Sur la route du bonheur.
La vie est belle.

Jeudi 23 juin 2011 [15:57]

Troisième année validée !

J'y croyais plus...

Dimanche 19 juin 2011 [0:01]

Cet article est programmé. Je ne suis sûrement pas rentrée au moment où il sera publié.

Je voulais écrire en ce jour si spécial. Moi qui n'ai plus de père depuis bientôt deux ans. (Encore faut-il que j'en ai eu un jour.) Parce que ça fait mal. Parce que ces dernières années ont été bien trop dures. Et que tu n'étais toujours pas là. 
Malgré tout ce qu'il s'est passé. Malgré tout le mal que tu nous as fait. Malgré tous les combats que j'ai mené pour m'en sortir, te haïr et t'oublier, je n'y parviens toujours pas. Je t'en ai voulu quand tu es parti. Parce que tu m'as trahie. Parce que tu m'as déçue au plus profond de moi. Il y a des choses qu'un homme ne fait pas quand il est père. Il y a des choses qui ne se disent pas. 
Tu n'as jamais été là pour faire mes devoirs. Tu n'as jamais été là pour essuyer mes larmes. Tu n'as jamais été là pour me raconter une histoire avant de dormir. Tu n'as jamais été là pour me disputer quand j'allais trop loin. Et le peu de fois où tu l'as fais, c'est toi qui est allé trop loin...
Nos derniers souvenirs, c'était quand tu m'as dit que tu m'emmènerais au concert de Yannick Noah. Tu me l'avais promis. J'y ai cru jusqu'au bout. C'est quand on chantait "La p'tite hirondelle" sur le chemin de l'école. C'est quand on avait appris par coeur les paroles d'Aicha et que je les chantais seule dans mon bain en attendant que tu rentres du travail...
 
Alors aujourd'hui, je vais pleurer toute la journée. Mais malgré toute la haine que j'ai en moi, je n'arrive pas à t'en vouloir. Malgré tout ce que je peux crier haut et fort, tu me manques Papa. Mais je sais que tout ça, tu t'en fous. Tu l'as oublié. Je sais que je n'étais rien pour toi. La preuve, tu n'aurais jamais oser me faire ça. On en serait jamais arrivé là. 
Mais tu ne peux pas imaginer à quel point j'en souffre de tout ça. Et le pire je crois, c'est que c'est bien le dernier de tes soucis. Parce qu'un père, on en a qu'un.  Parce que tu es le premier homme de ma vie. Parce que j'étais plus fière de toi que tu l'étais de moi. 
 
Parce que parmi tout ce que tu n'as pas su, je t'aimais Papa.

Samedi 18 juin 2011 [1:47]

Il y a des choses qui ne s'expliquent pas. Il y a des choses qui n'ont pas de prix. Il y a des choses qui ne se ratent pas. Il y a des choses qui rendent plus fort.
Même si je suis épuisée par tout ce qu'il y a autour, je suis plus forte en blanc. 
Tous les soirs de cette semaine, j'ai pleuré. Pour des raisons différentes. Mais ce soir, si je pleure, c'est parce que je repense à ma journée.

Il y a une patiente qui m'a prise dans ses bras.
Elle m'a fait un bisou dans le cou
et elle m'a dit: "Vous êtes merveilleuse."

Alors ce soir, si je pleure, c'est pas parce que c'est beau. Ou si, peut être. Mais ce n'est pas la raison principale. Si je pleure, c'est parce que j'ai pas envie que ça s'arrête. Parce que jeudi prochain, je saurai. Je saurai si c'est la fin ou si j'ai le droit de faire de ma vie un rêve. Parce que ma vie c'est ça. C'est distribuer des sourires.

J'ai bien trop conscience que c'est ma vie entière qui en dépend. J'ai bien trop conscience que si j'échoue, je vais mourir. J'ai bien trop conscience que je n'exagère pas.


(Sinon, Michel Berger et Yannick Noah c'est le peu de souvenirs heureux qu'il me reste de mon père.)

Lundi 13 juin 2011 [12:43]

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Titre
: Des fleurs sur la neige
Auteure: Elisa T.
Genre: Autobiographie

Résumé: Issue d'une famille de dix enfants, Elisa est la seule de sa fratrie à être maltraitée par ses parents. Alors qu'elle n'a que deux ans, sa mère, excédée par ses pleurs, tente de la tuer en la jetant du haut de l'escalier. Ce sera le début d'un calvaire qui durera seize ans. 6000 jours et 6000 nuits de cauchemars, où Elisa va subir les coups, les colères et les humiliations incessantes de celle qui lui a donné la vie... Pourquoi lui témoigne-t-elle tant de haine ? Elisa n'obtiendra jamais la réponse à cette question. Lorsque sa mère refait sa vie, le supplice de la petite fille redouble d'intensité: maintenant, elle doit également faire face à la folie de son beau-père, qui la martyrise et tente d'abuser d'elle. Pourtant, malgré cet enfer, Elisa n'aura de cesse de rechercher un peu d'amour dans les yeux de ses bourreaux...

Extrait du prologue: "Nous étions dix enfants et je fus la seule à subir un tel traitement. Je ne sais pas pourquoi; j'ai retourné cette question dans ma tête jusqu'à l'obsession. Je n'ai jamais su véritablement les raisons de cette haine; je sais seulement que j'étais de trop dans cette famille. Ils ne m'ont jamais donné les mêmes droits qu'à mes frères et soeurs. Tout ce qui leur importait était d'avoir une parfaite emprise tant physique que mental sur ma petite personne. M'attendre à une pensée gentille de leur part était comme de vouloir faire pousser des fleurs sur la neige."

De son côté: J'adore lire. Je lis presque que des romans autobiographiques. Peut être pour comparer ma vie à celle des autres. Et apprendre à relativiser la mienne. Mais mes études ne me laissent pas le temps d'apprécier ce plaisir depuis longtemps oublié. Alors j'ai profité d'un peu de calme pour lire ce livre.
Je me suis plongée dans l'histoire tout de suite. C'est très prenant dès le début. Une fois que je l'ai commencé, je n'avais qu'une obsession: Le finir. Ce que j'ai lu, c'est la vie d'une femme anéantie. Une femme meurtrie par la vie. On a peine à croire qu'une chose pareille ait eu lieu. Et surtout ait pu être vécue et supportée durant toutes ces années. De nombreuses fois je me suis demandée comment est-ce qu'elle a pu garder le silence toutes ces années. Mais c'était avant de me rappeler que j'ai fait la même chose quand j'étais une femme battue. Je ne compare pas ma vie à la sienne parce que tout à l'heure, je parlais de relativiser. Et bien je peux vous dire que quand on referme le livre, on se prend une grosse claque dans la gueule.
Ce récit est écrit avec une telle force qu'on ne peut s'empêcher de se sentir impuissant et coupable. Même si l'on sait pertinemment que l'on ne changera pas le cours de l'histoire. Je ne sais pas où est-ce qu'elle a bien pu puiser la force de relater tous ces souvenirs douloureux. Mais comme elle le dit, elle l'a fait pour trouver une autre force: Celle de tourner la page. Même si elle ne pourra jamais parce qu'une vie entière est bouleversée après ça, mais au moins refermer la plaie hémorragique. 
Le récit est maladroit. Pas qu'il soit mal écrit mais on ressent sa culpabilité. Il est écrit avec les mains d'une adulte mais le coeur d'un enfant. Elle s'excuse souvent. Leur cherche des excuses parfois. Elle en arrive à croire que si on ne l'aime pas, c'est évidemment parce qu'elle n'est pas belle.
La lecture se fait tantôt vite. Pour passer au plus vite ses moments violents. Autant physiquement que mentalement. Tantôt à tâtons. Parce que l'auteure est peureuse. On a peur d'aller trop vite et de la brutaliser encore plus. C'est un sentiment étrange.
Elle n'épargne jamais le lecteur. Tous les détails sont donnés. Tous. Pour une fois, elle ne pense qu'à elle et se libère avec la force, la cruauté et l'authenticité qu'elle donne aux évènements. Elle le fait si bien qu'on voit les scènes. Comme si on y était. Ce qui donne une fois de plus une position de malaise pour le lecteur. Et c'est là qu'on se rend compte à quel point elle est marquée, à vif, de ses blessures qui ne se refermeront peut être jamais. Parce qu'elle relate des faits avec tellement de précision. Des choses qu'elle commence à raconter lorsqu'elle avait deux ans. Et qui a des souvenirs aussi lointains ? Qui ? Peut être des flashs, oui. Des souvenirs heureux. Mais pas des périodes aussi longues qu'elle les raconte. Tout. Dans les moindres détails. C'est affolant.
Elle fût sans cesse ballottée entre son père et sa mère. Victime de contradictions qui font soulever les sourcils d'étonnement. Incompréhension. Mais elle arrive tout de même à se défaire de ça. Prendre du recul et présenter les choses comme si tout était simple. Les mots sont presque doux. Les phrases sont fluides.
Il y a des choses qui deviennent anormales. Des choses qui ne devraient jamais être vécues, avoir lieu. Comme pleurer dans un orphelinat parce que pour la première fois de sa vie on fête son anniversaire et elle ne comprendra pas pourquoi. Si bien qu'on se rend compte que cette petite fille n'a aucune notion de ce qui est normal ou pas. Pour elle, tout ce qu'elle vit est normal. Elle a donc énormément de mal à s'épanouir et à se faire une place dans la société.
Et du début à la fin de l'histoire, elle ne cesse d'espérer qu'un jour sa mère l'aimera. Qu'elle sera fière d'elle. Qu'elle la considérera. Bien entendu, cela n'arriva jamais. Une ou deux fois, elle a eu une attention envers elle. Et elle espérait si fort qu'on éprouve aussi de la pitié pour cette gamine qui n'a rien demandé à personne.
Et du début à la fin de l'histoire, elle ne cessera d'aimer ses bourreaux malgré tout.
 
De mon côté: J'ai vécu beaucoup de choses pendant cette lecture. Je savais qu'en lisant ce livre, j'allais réveiller mon passé. Mais tant pis. C'est là aussi que mon masochisme se manifeste. Je me suis vue plusieurs fois à travers ses descriptions. J'ai ressenti toutes ses émotions. Sa haine, sa colère, son dégoût.
J'ai, dans un premier temps, et presque de suite après le début de ma lecture, ressenti de la culpabilité. J'ai culpabilisé de lire (Et aimer lire.) ces choses aussi atroces et personnelles. Ce qui m'a amené à me demander si j'étais pas un peu perverse sur les bords. Cette sensation ne m'a jamais quittée. Jusqu'à la dernière ligne. Plusieurs fois j'ai fermé mon livre parce que c'était trop. Parce que je ne pouvais plus continuer.
J'ai ressenti beaucoup de haine et d'incompréhension aussi. Pas seulement pour les "acteurs" mais aussi pour les témoins. Parce que tout le monde savait mais personne ne disait rien. Comme d'habitude quoi. Comment est-ce que des humains peuvent être capable de telles atrocités ? Comment est ce que l'être humain peut être l'auteur d'une telle souffrance ? Comment peut-il ne jamais se rendre compte de ce qu'il est en train de faire vivre à un autre être humain ? Toute la lecture n'est que questions sans réponses. Du dégoût.
J'ai eu pas mal de frissons aussi. Non pas que cela soit habituel chez moi mais là c'était la chair de poule de l'horreur. Ca glace le sang de lire ça. Juste lire et tenter d'imaginer. Parce que même si on essaye, personne ne comprendra jamais. Personne ne saura vraiment quel enfer elle a traversé. Personne. Chaque histoire est propre à chacun.
Et puis pour la première fois de ma vie, j'ai quelques fois eu les larmes aux yeux. Je ne m'en rendais compte qu'une fois qu'elles coulaient le long de mes joues. C'est plus fort que soit. C'était des larmes de tristesse, de compassion et de colère.
 
Avant de partir: Oui, j'ai beaucoup aimé ce livre. Malgré sa dureté. Malgré le retour dans mon passé qu'il a provoqué. Parce que d'abord, il signe le "retour" à la lecture. Cela faisait tellement longtemps. Il m'a rappelé à quel point la lecture pouvait être source de plaisir. Et ensuite parce que ce livre m'a une fois de plus permis de voir les choses autrement. Minimiser mes problèmes. 
Je ne vous le conseillerais pas à tout prix parce qu'il faut vraiment choisir de le lire. C'est pas un livre qu'on prend pour passer le temps. Parce que c'est pas un livre qu'on peut lire en deux heures, "à l'arrache".
Ce livre a été adapté à la télévision québécoise. Avec Céline Dion dans le rôle d'Elisa.
Ce roman a une suite. Un noeud dans le coeur. Où elle raconte tout ce qu'il s'est passé après cet enfer. Comment elle a réussi à apprendre à vivre. Comment elle a trouvé du travail. Comment elle a trouvé l'homme de sa vie. Comment elle a donné la vie. Il faut que je le lise ce livre.

Prochaine lecture: Les Hauts de Hurle-Vent, Emily Brontë

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