Cerise-Peche-Abricot

Je hais ma mère quand, après lui avoir dit que Poupinou me manquait, me répond que mon beau père aussi lui manque. 
Alors qu'il est juste parti travailler pour la nuit. Et qu'en rentrant au petit matin, il la réveillera d'un baiser dans le cou.

Je hais les gens qui manquent de tact parce qu'ils se rendent pas compte de la connerie qu'ils viennent de sortir.

 

Je hais les gens qui ouvrent leur grande gueule alors que sur ce coup là, ils auraient mieux fait de se la fermer. Parce que quand on sait pas, on se la ferme.

 

Je hais les gens qui croient comprendre ce que je suis en train de vivre et se permettent de me sortir des phrases qui n'ont AUCUN sens juste pour se débarrasser de moi. Mais moi, j'ai rien demandé à personne. En dehors d'ici, de maman et de Poupinou, je dis jamais rien. Tout va bien. Peace and love. J'veux juste qu'on me regarde et qu'on se taise !

 

Parce que personne connait mon passé. Parce que personne ne sait comme j'en chie tous les jours. Parce que personne ne compte les hectolitres qui coulent de mes joues. Parce que personne ne passera ma msp à ma place. Parce que personne ne rédigera mon mémoire pour moi. Parce que personne n'est plus maître de mon avenir que moi.

 

Alors non, je suis pas là seule.

Alors oui, ce soir j'ai besoin d'écrire. Parce que oui, ce soir je suis en colère. Parce que oui, j'ai encore eu des inondations. Parce que oui, je suis épuisée. Parce que oui, je craque là !!

 

Et que si ça continue comme ça, je file tout droit vers Saint Anne. (Mais non, faut pas dire ça voyons.) 

Ta gueule.

J'ai dormi seize heures cette nuit. Non, je n'étais absolument pas fatiguée. Faut dire que j'ai passé une semaine de merde dont je rentrerai pas dans les détails parce que je suis épuisée d'avance. J'étais reposée ce matin. Mais là, ça doit bien faire trente minutes que je me suis levée et j'ai déjà envie de vomir. Et les larmes commencent à monter.
J'ai dormi avec un pyjama en velours, ma liseuse, une paire de chaussettes et ma bouillotte. Mais malgré ça, j'ai cru que je passerai pas la nuit et que demain matin, quelqu'un me retrouverait crevée dans mon lit en état d'hypothermie.

Mon stage se passe mal. J'ai énormément de difficultés à prendre mes repères et quatre jours, c'est pas assez. Et la semaine prochaine, je passe de garde donc encore un nouveau rythme à prendre.
Et puis c'est dur d'entendre l'infirmière avec qui tu bosses en binôme te dire qu'elle te sent pas prête pour le DE alors que tu vois pas ce que tu pourrais faire de plus.
De quoi me donner tout le moral qu'il me faut pour ma msp qui arrive dans quinze jours.

Jeudi soir, j'ai eu un dégât des eaux. Ca a commencé par la fuite du plafond de ma salle de bain. Je suis donc montée voir mon voisin du dessus. Et puis sa voisine d'à côté a sonné au même moment pour demander si on avait pas une ventouse car ses toilettes étaient bouchés. Ni une, ni deux, nous avons été chercher le fils du propriétaire. (Qui habite dans un bâtiment indépendant dans la cour de la maison.) Et en moins de dix minutes, tous les locataires étaient réveillés. Bien entendu, ce fût un défilé chez moi pour voir l'étendu des dégâts. Tout le monde m'a donné de quoi éponger l'inondation et puis nous avons attendu les plombiers dans la joie et la bonne humeur.. Je rigolais mais plus je voyais l'heure tourner, plus je rigolais jaune. Ils ont tout débouché et c'est vers 1h30 du matin qu'ils sont partis. Je me suis donc couchée à 2h avec un réveil qui a sonné à 5h30.

On s'est appelé presque tous les soirs de la semaine avec Poupinou. Pour des raisons totalement différentes mais quand même. Et il est un fait: J'ai peur de le perdre. Non pas que cela soit nouveau d'aujourd'hui ou d'hier et que vous ne le saviez pas déjà mais le fait est. J'aime pas qu'il soit en colère. Même si cette fois, il avait ses raisons. Il me met dans des états lamentables et j'ai beaucoup de mal à m'en remettre. Parce que le perdre serait perdre la chose la plus précieuse qu'il soit. On a vécu tellement de choses, on a construit tellement de choses, il connaît tellement ma vie sur le bout des doigts que s'il venait à partir, il partirait avec tout. Mon âme.
Il m'a interdit de venir le rejoindre ce weekend parce que vu dans l'état où je suis, j'y ai forcément pensé. Et il a anticipé. Je lui en ai voulu sur le coup mais j'ai vite compris qu'il avait raison. Parce qu'il est toujours plus raisonnable que moi et heureusement. 

 

Mais si vous saviez comme je suis à bout. Je trouve même plus les mots pour l'exprimer et si je le faisais, ça serait pathétique. Je sais plus d'où j'en suis. J'aimerais tellement être sereine. Retrouver le calme à l'intérieur de moi. Arrêter le temps histoire de me laisser du temps. Le 23, je sais pas dans quel état je serai. Ca sera quitte ou double. Et en plus, il sera là. Donc si c'est quitte, c'est encore lui qui va devoir s'en occuper. J'en deviens jalouse des autres. Parce qu'hier, c'était les résultats des rattrapages écrits donc yen a qui ont validé leur troisième année, ayé. Qui ont fait la fête pour fêter ça hier soir. Mais pas moi. Et le pire je crois, c'est quand on me dit qu'il faut que j'ai du courage, qu'il n'y a pas de raisons que je n'y arrive pas et ceci et cela. Mais vos gueules bordel ! Je préfère de loin qu'on m'écoute sans rien dire plutôt qu'on me bourre le crâne avec des mots qui ne veulent rien dire. J'aimerais tellement faire comme lui et réussir tout ce je fais. Parce que lui, même s'il en chie parce qu'il a du boulot par dessus la tête, il va le réussir. Moi j'en chie mais je suis pas sûre d'y arriver.

Et puis, je vous ai pas dit ? Mais il a été accepté pour son Master de recherche. Oui, je suis on ne peut plus fière de lui. Parce que ce mec là, c'est le mien et qu'en plus il est admirable. 

 

Semaine de merde dit harcèlement téléphonique de ma mère. Elle aussi je l'ai appelé tous les soirs. Avec elle aussi j'ai chialé tous les soirs au téléphone. Si bien qu'elle a fini par me demander de venir passer le weekend avec eux à Villennes. Villennes, c'est un chalet en bois au bord de la Seine. Mais c'est bien plus que ça. C'est mon petit paradis. Et puis j'ai réfléchi longtemps avant de lui dire que j'étais trop fatiguée pour ça et que j'avais besoin d'être seule.

 

J'ai envie d'une peluche poussin. Parce que c'est comme ça. Si je valide ma troisième année, ça sera mon cadeau.

Ce weekend, il faut que:

- J'avance mon mémoire.

- Je lise.

- Je dorme.

- Je mange.

Et là, maintenant, tout de suite, j'attends son message du matin.

Ah, et j'oubliais. (Oui je sais, c'est honteux. =_=) Poupinou fait la Une du journal local ! Parce que Poupinou, il rigole pas. 
(Poupinou, c'est le monsieur avec la chemise à carreaux. :D)

C'est trop la classe. *_*
Et ceci aussi pour celles et ceux qui m'ont réclamé une photo du robot. Vlan !
J'espère que vous le voyez assez là. xD

 

Voilà, tout est fini. Ou plutôt tout a recommencé. Je suis retournée dans ma prison hier soir. Je vis très mal ce retour sans Poupinou parce que c'est comme ça. On a vécu une semaine et demie de fou et me retrouver seule ici me rend malade. C'est comme ça que j'ai lutté pour pas tomber dans les pommes ce matin dans le métro.

 

Si je fais cet article, c'est pour vous parler de cette fameuse coupe de France. Je pensais pas devoir y consacrer un article entier et je m'excuse d'avance pour la longueur que va prendre ce dernier mais il le fallait. Vraiment.
J'ai prit plus de cent cinquante photos. Et même si je vous les postais toutes, cela ne refléterait pas le quart de la folie de ces quatre jours. 
D'abord, il faut savoir que nous sommes partis à dix huit. Et sur les dix huit, je n'en connaissais pas le quart. Mais comme je vous l'avais dit, j'ai décidé de redevenir Poupinette pendant ces quatre jours là. Et Poupinette, elle vit, elle est complètement tarée. Et c'est comme ça qu'en deux heures je me suis incrustée dans ce groupe.

Après quatre heures de route qui sont passées sans mal, nous sommes arrivés à La Ferté Bernard. Il y avait déjà une queue monstrueuse. Nous avons patienté sagement jusqu'à ce qu'on puisse aller s'inscrire et récupérer les logements. Nous avons dormi dans un internat. Et puis, on a fait le tour du pâté de maison. Il y avait un grand lac derrière. Ce qui nous a valu d'innombrables balades et souvenirs..

Une fois tout ce beau monde installé dans les logements respectifs, nous sommes allés faire homologuer notre robot. Homologuer, ça veut dire qu'il faut lui faire passer "un contrôle technique" pour qu'il ait officiellement le droit de participer à la Coupe. (Je rentre pas dans les détails. C'est trop compliqué et cela ne vous intéresse pas.) Tout ça pour dire que c'est une des étape clef. Et notre cher truc métallique s'est fait homologuer dès le premier tour ! (J'insiste parce qu'il faut savoir qu'il y a des équipes qui n'arriveront jamais à passer cette étape donc retour au bercail.) C'est donc pas peu fiers que nous sommes retournés au stand. 

 

Une fois cette étape de validée, nous avons disputé cinq matchs. Cinq matchs à l'issue desquels, les seize premiers du classement accèdent au huitième, quart, demie et finale. (Je vous donnerai les résultats à la fin, bande de curieux !)

Et il y avait une ambiance de fou dans les gradins, c'est notre école qui hurlait le plus. J'y ai d'ailleurs presque laissé mes cordes vocales mais c'était juste énorme. Il faut juste le vivre pour imaginer ce qu'il se passe. Même en le racontant, il est impossible de ressentir le quart de ce que j'ai ressenti. Jamais de ma vie j'ai vécu ça. Et tu donnes tout ce que tu as, même si tu soutiens une école dans laquelle tu n'as jamais mit les pieds, juste parce que tu es la femme du chef de projet. Et tu vois tous ces mecs passionnés qui soutiennent leur robot parce qu'ils l'ont construit de leurs propres mains et qu'ils y ont mit toute leur énergie pendant un an. C'est tellement prenant. Ca te prend aux tripes et tu peux plus rien faire. Alors tu fais comme si toi aussi t'avais construit ce robot et tu en es fière et tu n'as d'yeux que pour lui. Et tu sens la boule de stress qui remonte jusque dans la gorge quand le top départ est lancé. Et même si t'y connais rien, tu finis, au bout du deuxième match à comprendre qu'on ira loin, très loin..

 

Et puis la Coupe de France de Robotique à dix huit, c'est bien plus que ça. C'est des rencontres, des fous rires, des câlins, du soutien, de la complicité, des souvenirs plein les poches. C'est lutter pour allumer le gaz et cuisiner pour dix huit. C'est dormir à deux dans un lit une place. C'est se faire bouffer par les moustiques. C'est se réveiller avec un torticolis de la-mort-qui-tue. C'est overbooker la chambre avec des matelas par terre. C'est voir débarquer ses beaux parents à l'improviste et aller au Mc Do manger un sundae. C'est le baby foot humain et les châteaux gonflables.  C'est le barbecue géant près du lac. 

 

 

 

 

 

 

 

C'est une aventure intense de quatre jours.

J'aurais aimé que tout le monde le vive, comme moi. Parce que jamais de la vie je me serais imaginer vivre de tels moments.

 

 

 

 

Alors voilà, même si aujourd'hui il me manque ma moitié pour être entière, j'ai le coeur qui déborde de souvenirs. Je ne regrette rien. Rien du tout. Et même si tout le monde me disait que j'allais clairement me faire chier. Et bah j'ai juste envie de dire que je me suis amusée comme jamais. J'ai juste hâte d'être à l'année prochaine.

 

Et alors, vous voulez savoir jusqu'où on est allé, hein ? Hein ? Hein ? xD

Et bien c'est avec énormément de fierté que je vous annonce que nous sommes montés jusqu'au huitième de finale ! (Oui madame/monsieur. *_*) Le quart nous ayant échappé de dix points près. >< Je vous passe les détails mais c'est rageant. Mais nous restons donc sur un très beau classement puisque nous finissons neuvième sur deux cents !!

(Rappelons que l'année dernière, ils étaient arrivés 25e.)

 

 

 

 

================================================

 

Et puis, pour revenir à la réalité (Oui parce que toutes les bonnes choses ont une fin..), j'ai commencé mon stage de gériatrie ce matin. J'étais pas fière parce que j'ai pas beaucoup dormi cette nuit et incapable d'avaler quoi que se soit au réveil. 

On prend les mêmes et on recommence. L'équipe se déteste. Dès que tu rentres, tu sens tout de suite la tension qui règne entre les collègues. Le premier jour est difficile. Voire la première semaine. Le temps de prendre ses marques. Et il faut faire vite parce que personne te laisse le temps. On verra bien demain mais ça commence mal..

Je suis du matin toute la semaine. Puis je repasse de garde la semaine d'après et du matin celle encore d'après.

Ma msp, c'est le 23 juin. Ce fameux examen qui validera ou non ma troisième année. Et qui me permettra de passer mon diplôme d'état au mois d'octobre. Et je n'ai pas le droit à l'erreur. Sinon, c'est la fin. Et vu que je n'aurai jamais la force de refaire une troisième année, ça s'arrêtera là pour moi. Et je vous laisse imaginer dans quel état je vais me retrouver si jamais c'est le cas.. Oui, parce que donner toute son énergie et sa passion pour le métier, mettre en péril son couple, insulter sa maman et j'en passe pour tout le stress accumulé pour au final tout valider sauf ça, ca serait la descente aux enfers..

Et puis, il y a le mémoire à gérer en même temps. Parce que cette fois, c'est dans un mois qu'il faut le rendre..

Voilà pourquoi je vais sûrement encore m'absenter jusqu'au 8 juillet, au moins. Je viendrai selon mes besoins mais ça s'arrêtera là. Je posterai sûrement encore un article sur le livre que je suis en train de finir et que j'aime passionnément à la folie. Et ça s'arrêtera là.

J'en profite encore une fois pour vous remercier de votre soutien avec tous les jolis mots que vous me laissez, merci. ♥

 

Et puis on finit tout de même par une note positive. Puisque Poupinou arrive le 22 juin et comme l'année dernière, restera jusqu'à sa rentrée de septembre ! *_*

Et comme l'année dernière, il a retrouvé du boulot chez Google donc la vie est presque belle.