J'ai raté mon train. Et personne ne m'a attendue.
Je n'ai prévenu personne de la haute hiérarchie que je ne ferai pas mon stage chez eux. Je n'en ai jamais eu le courage. Parce que pour moi, cette démarche aurait définitivement fini de m'achever.
Et puis, si demain quelqu'un remarque mon absence, ça sera déjà ça de gagné.
Oui parce qu'à l'heure qu'il est, j'aurais dû être dans le train qui relie ma fucking ville à la douce Bretagne. J'ai pas envie de parler de ma douleur ce soir. Parce que les mots sont bloqués à l'intérieur. Mais croyez moi, j'ai mal. Très mal. Ca me donne des palpitations. Ya des trucs bizarres qui vont sortir de mes yeux. Et je vais me mettre à parler toute seule. Et ensuite, je serai à la merci de je-ne-sais-quoi qui me fera m'arrêter.
J'aurais préféré ne pas être là ce soir.
Hier, on m'a dit que j'étais irrespectueuse et immature. Tout ça parce que j'ai préféré appeler avant de me taper une heure et demie de transport pour avoir un renseignement. Immature, j'assume. Mais irrespectueuse, je colère. Parce que moi, irrespectueuse. Je veux bien qu'on me donne tous les défauts du monde. Mais s'il y en a bien un que je n'accepterai jamais, c'est celui là. Parce que depuis vingt et un ans, c'est ce que maman m'apprend chaque jour. Le respect. Et je pense faire partie des dernières personnes sur cette Terre à en manquer. Pour moi, le respect c'est la base. Sans ça, c'est l'anarchie.
J'estime qu'à vingt et un ans, moi aussi j'ai le droit au respect. Et j'ai aussi et surtout le droit à mon statut d'étudiante en troisième d'école infirmière complètement paumée, qui galère, qui fait de son mieux, qui se plante, qui avance à reculons et qui sait pas où elle va mais elle y va. Parce que je l'ai volé à personne. Alors j'estime plutôt que c'est irrespectueux de traiter une gamine comme moi qui cherche ses repères. Et tout ça parce que mes démarches sont maladroites. Oui.Peut être. Sûrement. Mais le mémoire, c'est mon premier. Et ya personne pour m'aider. Alors j'ai le droit, de me planter.
Hier soir, ma mère m'a fait réaliser à quel point j'étais seule dans ma vie. "Mais à part moi et Poupinou, t'as personne d'autre !" Oui, c'est vrai maman. Ou pas. Elle m'a dit que j'étais une sauvage socialement renfermée qui ne pouvait pas avoir d'ami(e)s. Pour bien m'achever de ma journée.
Je me suis quand même excusée. Pour mon comportement à son égard. Pour mes crises de nerfs injustifiées. Pour toutes les fois où elle en prend plein la gueule parce qu'elle appelle pas le bon soir. Pour tous les noms barbares que je lui ai donné. Parce qu'en parlant de respect, je lui en manque sérieusement depuis un certain temps. Elle s'est mise à éclater de rire et elle m'a dit que ça faisait déjà trois mille fois que je lui disais. Que cette année, ça serait comme ça. Que je serai insupportable. Elle m'a simplement répondu que c'était ma mère et quecomme toute mère, elle m'attendrait.
Et puis finalement, c'est avec ma princesse que j'ai fini ma soirée. Quelle joie de la retrouver après tout ce temps. Quelle joie d'entendre à nouveau sa voix. Quelle joie de ne plus être seule. Quelle joie d'imaginer mes futures journées.
Demain, je vais donc ailleurs. Et pendant cinq semaines ça sera comme ça. Réver d'un autre quotidien. Celui qui aurait pu. Mais qui n'est pas. Ca nous fera sept semaines en moins de vie commune. Tant pis, on se voit vendredi soir.
J'ai encore trop raconté ma vie.
Je n'ai prévenu personne de la haute hiérarchie que je ne ferai pas mon stage chez eux. Je n'en ai jamais eu le courage. Parce que pour moi, cette démarche aurait définitivement fini de m'achever.
Et puis, si demain quelqu'un remarque mon absence, ça sera déjà ça de gagné.
Oui parce qu'à l'heure qu'il est, j'aurais dû être dans le train qui relie ma fucking ville à la douce Bretagne. J'ai pas envie de parler de ma douleur ce soir. Parce que les mots sont bloqués à l'intérieur. Mais croyez moi, j'ai mal. Très mal. Ca me donne des palpitations. Ya des trucs bizarres qui vont sortir de mes yeux. Et je vais me mettre à parler toute seule. Et ensuite, je serai à la merci de je-ne-sais-quoi qui me fera m'arrêter.
J'aurais préféré ne pas être là ce soir.
Hier, on m'a dit que j'étais irrespectueuse et immature. Tout ça parce que j'ai préféré appeler avant de me taper une heure et demie de transport pour avoir un renseignement. Immature, j'assume. Mais irrespectueuse, je colère. Parce que moi, irrespectueuse. Je veux bien qu'on me donne tous les défauts du monde. Mais s'il y en a bien un que je n'accepterai jamais, c'est celui là. Parce que depuis vingt et un ans, c'est ce que maman m'apprend chaque jour. Le respect. Et je pense faire partie des dernières personnes sur cette Terre à en manquer. Pour moi, le respect c'est la base. Sans ça, c'est l'anarchie.
J'estime qu'à vingt et un ans, moi aussi j'ai le droit au respect. Et j'ai aussi et surtout le droit à mon statut d'étudiante en troisième d'école infirmière complètement paumée, qui galère, qui fait de son mieux, qui se plante, qui avance à reculons et qui sait pas où elle va mais elle y va. Parce que je l'ai volé à personne. Alors j'estime plutôt que c'est irrespectueux de traiter une gamine comme moi qui cherche ses repères. Et tout ça parce que mes démarches sont maladroites. Oui.
Hier soir, ma mère m'a fait réaliser à quel point j'étais seule dans ma vie. "Mais à part moi et Poupinou, t'as personne d'autre !" Oui, c'est vrai maman. Ou pas. Elle m'a dit que j'étais une sauvage socialement renfermée qui ne pouvait pas avoir d'ami(e)s. Pour bien m'achever de ma journée.
Je me suis quand même excusée. Pour mon comportement à son égard. Pour mes crises de nerfs injustifiées. Pour toutes les fois où elle en prend plein la gueule parce qu'elle appelle pas le bon soir. Pour tous les noms barbares que je lui ai donné. Parce qu'en parlant de respect, je lui en manque sérieusement depuis un certain temps. Elle s'est mise à éclater de rire et elle m'a dit que ça faisait déjà trois mille fois que je lui disais. Que cette année, ça serait comme ça. Que je serai insupportable. Elle m'a simplement répondu que c'était ma mère et que
Et puis finalement, c'est avec ma princesse que j'ai fini ma soirée. Quelle joie de la retrouver après tout ce temps. Quelle joie d'entendre à nouveau sa voix. Quelle joie de ne plus être seule. Quelle joie d'imaginer mes futures journées.
Demain, je vais donc ailleurs. Et pendant cinq semaines ça sera comme ça. Réver d'un autre quotidien. Celui qui aurait pu. Mais qui n'est pas. Ca nous fera sept semaines en moins de vie commune. Tant pis, on se voit vendredi soir.
J'ai encore trop raconté ma vie.
Bon je lis ton article *.*