Mardi 8 mars 2011 [2:36]

Et il y a cette douleur que la distance et le temps ont fini par anesthésier. (Ou pas.)
Et il y a cet abîme dans lequel je m'enfonce un peu plus quotidiennement et dans lequel je me complais activement.
Et il y a ce côté droit du lit qui se creuse plus vite que le côté gauche.
Et il y a cette place inlassablement vide à côté de moi. Dans la rue, à table, dans le lit, dans la douche. Et tout le temps.
Et il y a cette attente qui ne cessera jamais. Eternellement.
Et il y a toutes ces interrogations auxquelles je ne trouve aucune réponse qui me convienne.
Et il y a cette angoisse que j'accumule sur mon corps.
Et il y a cette détresse qui hurle sans voix.
Et il y a ce temps qui ne se presse pas.
Et il y a ce vide dans lequel je me jette suicidairement chaque jour.
Et il y a cette vie que je vais finir par vomir.

Bonne nuit.

Dimanche 6 mars 2011 [20:36]

C'est facile à dire ça. C'est facile à dire quand on vit pas les choses. C'est facile à dire quand on peut pas comprendre c'que j'vis. C'est facile à me dire que je devrais faire de ma semaine une force pour la suivante. Que je devrais penser à la prochaine fois pour me donner la foi. Même ma grand mère me l'a dit tout à l'heure quand je l'ai appelée pour y souhaiter sa fête. Alors oui, il y a cette prochaine fois. Oui, c'est merveilleux ce qu'il m'attend pour cette prochaine fois. Mais je peux pas y penser comme ça. Parce que c'est pas si simple que ça. Parce que ça va au delà de ça. Parce que c'est plus qu'un caprice d'enfant gâté. Parce que je suis vraiment en train de faire une belle dépression. Parce que j'ai plus la force de penser comme ça. Parce qu'entre les deux, ya mon partiel, ya mon mémoire, ya le début de mon stage avec une belle msp à repréparer. (Et où je vais devoir me lever à cinq heures tous les matins et marcher pendant quarante minutes dans le froid et la nuit au milieu de cette insécurité permanente pour aller au travail et commencer à sept.) Ya cette peur de la solitude qui me prend dans le ventre. Ya cette quête incessante de répit à l'intérieur de moi. Ya ce manque de quelque chose qui m'envahit. Ya ce mal être permanent qui irradie jusque dans mon coeur. Ya cette pensée omniprésente du bonheur que j'aurais dû vivre mais qui finalement m'a filé entre les doigts. Ya.
J'en passe et des meilleurs.
J'suis désolée.
Mais moi, j'peux pas.

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23h26. Poupinou vient de rentrer à la maison. Et dans sa boite aux lettres, il a trouvé une charmante lettre:
"Si ce soir tu ne viens pas, demain je te quitte. Adieu mon amour. 
Ta chérie."

Je suis déjà épuisée.

Lundi 21 février 2011 [13:01]

Alors que je suis en pleine reconstruction, elle est arrivée. Tel un ouragan au milieu d'une tempête. Et elle a eu l'effet d'une bombe atomique.

"Mademoiselle,
Suite à votre courrier en date du 08 février dernier par lequel vous sollicitez un terrain de stage pour votre projet professionnel, je suis au regret de vous répondre par la négative.
En effet, la politique de l'établissement donnant priorité aux étudiants IFSI de Lannion, toutes les possibilités d'accueil sont pourvues."


Une claque de plus, une.
Alors je veux plus qu'on me parle d'espoir, de solutions, de temps, de patience, de miracles, d'exceptions, d'arrangements et de tous ces mots barbares qui me donnent envie de dégueuler le peu qu'il reste de mon corps.
C'est fini tout ça. Fini. Et je suis à deux doigts de tout plaquer. Mes études, mon appart, le peu de famille qu'il me reste ici, la poussière d'ami(e)s et le rejoindre là bas.
Je n'ai plus aucune motivation. Plus aucun courage. Plus rien. 
J'étais forte avant. Mais tout et tout le monde ont fini par avoir eu raison de moi. Les limites ont largement été atteintes. Et plus d'une fois même.

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Ce soir, c'est crise de boulimie et compagnie.

Mardi 8 février 2011 [21:59]

Hier soir, j'ai bu. J'ai vidé la bouteille de rhum. (Pure. Sinon c'est pas drôle.) J'ai appelé ma mère au boulot et je l'ai traitée de salope. (Elle travaille la nuit.) 

http://cerise-peche-abricot.cowblog.fr/images/Divers/Lalcooletlezodiaque.jpg
Toutes mes félicitations mademoiselle A. Pour tomber dans plus pathétique que ça, va falloir me dire quoi.
Le pire, c'est que je viens vous le dire. Que je n'ai aucun scrupule et que j'en ai rien à foutre.

Lundi 7 février 2011 [13:04]

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Hier soir, je me suis enfin décidée à appeler ma maman. Parce que quand même. J'ai ravalé ma fierté. J'avais besoin de lui parler de Poupinou. Je pensais trouver son soutien. Je pensais qu'elle me comprendrait. Mais une heure et neuf minutes plus tard, elle lui a donné raison.
 
"Tu sais, les hommes, ils sont tous comme ça."

Mais non ! Mais non maman. Pas lui ! Pas Poupinou ! Parce que Poupinou, il est différent. Je veux pas qu'il soit comme ça. Poupinou c'est mon Poupinou à moi et je l'aime très fort.
Ma maman a 49 ans. Ma maman est sage. Ma maman connait la vie. Ma maman a raison.
Elle m'a clairement fait comprendre que c'était moi qui agissait mal. Que c'était moi qui avait un problème. Je n'ai jamais réussi à lui faire comprendre mon point de vue parce que de toute façon, c'était lui qui avait raison et moi qui avait tort.
Alors voilà, je m'enfonce davantage. Je commence à croire que j'ai réellement un problème. Que tout ça c'est ma faute. Que notre couple part en fumée. Que j'ai perdu le contrôle. Je sais plus quoi penser. Alors voilà. Encore un paumage (?) de plus. Encore des questions existentielles. Encore des larmes salées qui commencent à créer leurs sillons. J'avais besoin d'elle et finalement, c'est à lui qu'elle a donné raison.
Elle m'a dit que c'était à moi de me taire. Accepter tout ce qu'il fait et dit sans broncher. Je dois accepter de recevoir que deux messages par jour mais lui en envoyer à chaque faits et gestes sinon c'est la troisième guerre mondiale.
Mais moi, je peux pas accepter ça. Ma patience et mon contentement ont des limites qui vont bientôt être franchies.
Je veux bien croire que les hommes et les femmes soient différents. Que les attentes au sein d'un couple ne sont pas les mêmes. Mais si les efforts ne viennent que d'un côté, c'est plus possible. Parce que moi c'est ça. J'ai l'impression de nous porter pour deux. Il ne le remarque même pas puisque pour lui, tout va bien. Quand je lui dis qu'on part en vrille, j'ai l'impression de lui apprendre que demain, le Ponta do Pico va rentrer en éruption: "AH BON ? :o Oo" 
 
"Soit tu l'acceptes comme il est, soit ça n'ira pas."

Et pourtant, je continue à l'aimer comme une folle. Avec ses défauts et son caractère àlakon. Je décrocherai la Lune et les étoiles pour lui. Le simple fait d'envisager la rupture fait resurgir mes envies suicidaires. Alors je comprends plus rien. Je sais plus quoi faire. Je sais plus comment agir avec lui. Je suis dévastée.

Et si seulement il n'y avait que ça..

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