Comme je vous l'ai dit hier, j'ai remit la blouse blanche depuis.. bah hier. xD
Je travaille en maison de retraite. Et ce, pendant cinq semaines. Oui, plaignez-moi mes chers compatriotes. Parce que travailler avec des personnes qui comprennent plus rien à rien, qui savent pas comment tu t'appelles, hurlent pour avoir un verre d'eau et te frappent en passant, c'est très difficile et épuisant. Psychologiquement parlant.
Remarquez, je sais pas ce qui est le plus dur. Entre eux et moi. Eux, ils sont là. Et ils y resteront. Ils ont perdu tous repères spatio-temporels et attendent des journées entières. Assis. Sans bouger. Que le temps passe et que la mort vienne les chercher.
Moi, après, je rentre chez moi. J'ai une vie. Encore.
Je sais pas ce qui est le plus dur. Avoir pitié d'eux, se dire que dans soixante dix ans, je serai dans cet état là. Je sais pas. Mais tout ce que je sais, c'est qu'au bout de deux jours, j'en peux déjà plus.
La maison de retraite, c'est le seul endroit où la douche devient un sport. J'ai donc droit à un minimum de quatre douches le matin, sans compter celle que j'ai prise avant de partir.
La maison de retraite, c'est le seul endroit où trouver des vêtements dans un placard devient une chasse au trésor.
Et puis à force, tu deviens un vieux toi aussi. Tu as droit à Motus et les Z'amours. Quand tu t'assois, t'as la tête qui part en avant. Et quand tu rentres chez toi, tu les entends encore.
Il y a une dame qui est très agitée. Madame V. Elle déambule dans les couloirs toute la journée et ne s'arrête jamais de parler. Si moi je devais marcher et parler tout ce qu'elle marche et parle, je crois qu'au bout de deux jours, je tiendrai plus sur mes jambes et ma langue serait anesthésiée. Alors quand tu n'entends plus Madame V. tu t'inquiètes. Mais quand tu rentres chez toi, tu l'entends encore t'insulter du bout du couloir et te menacer de mort.
Mais la maison de retraite, c'est aussi Madame J. qui prend son mari dans les bras et le serre tout ce qu'elle peut en lui disant: "Je t'aime tellement." Tu retiens tes larmes parce que tu te dis que c'est le plus beau cadeau de ta journée.
J'ai tenté le jeu de mémoire avec les fruits aujourd'hui. Mission impossible. Ils m'ont juste épuisée. Ensuite, on a sorti les décorations de Noël. Je sais pas qui est ce qui s'est le plus amusé entre eux et nous. Et puis, c'est frustrant de n'obtenir aucun sourire. Même quand tu danses comme une cruche au milieu de la salle avec une guirlande autour du cou.
Mais qu'est ce que je fous là ? Je suis en troisième année et je passe le diplôme dans un an. Mais qu'est ce que je fous là ?
Surtout qu'il n'y a aucun soin infirmier. Aucun. LE dextro, le seul et unique, c'est Steven qui l'a fait. Et on a failli se foutre sur la gueule pour que demain midi, ça soit moi qui le fasse.
Cinq semaines, ça va être long. Très long.
Ca c'est moi. Ya un peu plus d'un an et demi.
Quand je travaillais à la médecine du travail et que je savais pas encore qu'en troisième année, j'allais me retrouver dans une maison de retraite ! ><
Je travaille en maison de retraite. Et ce, pendant cinq semaines. Oui, plaignez-moi mes chers compatriotes. Parce que travailler avec des personnes qui comprennent plus rien à rien, qui savent pas comment tu t'appelles, hurlent pour avoir un verre d'eau et te frappent en passant, c'est très difficile et épuisant. Psychologiquement parlant.
Remarquez, je sais pas ce qui est le plus dur. Entre eux et moi. Eux, ils sont là. Et ils y resteront. Ils ont perdu tous repères spatio-temporels et attendent des journées entières. Assis. Sans bouger. Que le temps passe et que la mort vienne les chercher.
Moi, après, je rentre chez moi. J'ai une vie. Encore.
Je sais pas ce qui est le plus dur. Avoir pitié d'eux, se dire que dans soixante dix ans, je serai dans cet état là. Je sais pas. Mais tout ce que je sais, c'est qu'au bout de deux jours, j'en peux déjà plus.
La maison de retraite, c'est le seul endroit où la douche devient un sport. J'ai donc droit à un minimum de quatre douches le matin, sans compter celle que j'ai prise avant de partir.
La maison de retraite, c'est le seul endroit où trouver des vêtements dans un placard devient une chasse au trésor.
Et puis à force, tu deviens un vieux toi aussi. Tu as droit à Motus et les Z'amours. Quand tu t'assois, t'as la tête qui part en avant. Et quand tu rentres chez toi, tu les entends encore.
Il y a une dame qui est très agitée. Madame V. Elle déambule dans les couloirs toute la journée et ne s'arrête jamais de parler. Si moi je devais marcher et parler tout ce qu'elle marche et parle, je crois qu'au bout de deux jours, je tiendrai plus sur mes jambes et ma langue serait anesthésiée. Alors quand tu n'entends plus Madame V. tu t'inquiètes. Mais quand tu rentres chez toi, tu l'entends encore t'insulter du bout du couloir et te menacer de mort.
Mais la maison de retraite, c'est aussi Madame J. qui prend son mari dans les bras et le serre tout ce qu'elle peut en lui disant: "Je t'aime tellement." Tu retiens tes larmes parce que tu te dis que c'est le plus beau cadeau de ta journée.
J'ai tenté le jeu de mémoire avec les fruits aujourd'hui. Mission impossible. Ils m'ont juste épuisée. Ensuite, on a sorti les décorations de Noël. Je sais pas qui est ce qui s'est le plus amusé entre eux et nous. Et puis, c'est frustrant de n'obtenir aucun sourire. Même quand tu danses comme une cruche au milieu de la salle avec une guirlande autour du cou.
Mais qu'est ce que je fous là ? Je suis en troisième année et je passe le diplôme dans un an. Mais qu'est ce que je fous là ?
Surtout qu'il n'y a aucun soin infirmier. Aucun. LE dextro, le seul et unique, c'est Steven qui l'a fait. Et on a failli se foutre sur la gueule pour que demain midi, ça soit moi qui le fasse.
Cinq semaines, ça va être long. Très long.
Ca c'est moi. Ya un peu plus d'un an et demi.
Quand je travaillais à la médecine du travail et que je savais pas encore qu'en troisième année, j'allais me retrouver dans une maison de retraite ! ><