Cerise-Peche-Abricot

Je suis en train de sortir de mon hibernation. Le moral va à toute épreuve et je me sens bien. Je n'ai plus tellement froid. Je n'ai pas tellement chaud non plus. Juste ce qu'il faut pour me rappeler la douceur du printemps, celle que j'avais oublié depuis trop longtemps. Seule la frustration pourrait obscurcir le paysage avec toutes ces envies freinées sûrement par une semi liberté sans permis. 

Je crois que je n'ai jamais autant apprécié la naissance du printemps que cette année. Les autres années étaient monotones, sans vie. Je ne prêtais même pas attention à cette nature qui reprend vie en même temps que moi. Je me sens renaître de mes cendres. Je laisse derrière moi toutes ces années pénibles. Une bonne fois pour toute. Je suis déjà sortie de l'ombre il y a quatre mois déjà. Mais là, je laisse le noir et la froideur pour la douceur et la promesse d'un avenir moins pénible.

La vie est belle. Avant elle m'était terriblement pénible. Je la traînais comme un boulet et si j'avais pu l'écourter, je l'aurais fait volontiers. Aujourd'hui, elle m'est devenue simple. Dans toute sa splendeur. Et je n'ai plus peur de rien si ce n'est de perdre les gens que j'aime. 

Je n'ai finalement eu que deux jours de congés parce que vendredi, ma cadre m'a appelée à midi pour être au travail à treize heures. Je crois que je n'ai jamais été au travail aussi vite de ma vie. Je suis quand même arrivée plus d'une heure en retard mais personne ne m'en a voulu. Et là, je suis censée être déjà partie depuis au moins vingt bonnes minutes mais ma machine tourne et je ne partirai pas sans l'avoir étendue.
Samedi, j'ai savouré ma Bretagne. On est monté sur le Grand Rocher. La vue y était imprenable et au sommet, au milieu de l'infiniment grand se cachait l'infiniment petit. C'est comme ça que j'ai photographié mes premières coccinelles de l'année. La journée s'est terminée entre amis autour d'une fondue savoyarde. 
Et dimanche, je me suis réveillée un peu perdue par cette avancée du temps. Poupinou nous a fait des pancakes et on a mangé comme au bon vieux temps. Lorsque l'on capturait chaque instant précieux tous les deux. Et puis on a été à la Jap'and Trégor. J'ai rencontré la prof de japonais de Poupinou et j'ai écrit un message en japonais pour les soutenir un an après le tsunami qui les a frappé. Et la soirée s'est terminée en douceur en amoureux, avec une fondue au chocolat.
 

Je n'ai jamais eu autant envie de regarder l'avenir qu'aujourd'hui. 
C'est que du bonheur.