Voilà. Ca aura duré quatre jours. C'est pas mal quand même, non ? C'est déjà ça de gagné. L'euphorie du weekend dernier est retombé. Et celle d'une nouvelle rencontre avec un sale con qui me dit des choses agréables à lire même s'il en pense pas un mot aussi. Je suis totalement vide. Vannée.
Métro-boulot-dodo.
Dans toute sa splendeur. Mon réveil sonne tous les matins à 4h30. Je pars de chez moi à 5h15. Je marche pendant quarante minutes durant lesquelles je flippe ma race. Parce que je suis seule, dans la nuit. J'ai froid. Mon mp3 ne tient même pas la route. Lui aussi il m'a lâchée. Salaud. Je pense à ma journée qui sera aussi monotone que celle de la veille. Malgré la force que m'apporte chaque jour mes patient(e)s, j'arrive encore à être malheureuse. Parce que pendant mes soins, je pense à trop de choses en même temps. Je n'arrive pas à me concentrer à 1000% et suis incapable de leur apporter le quart de ce qu'ils m'apportent. J'ai pleuré tout à l'heure dans la chambre de monsieur P. Il l'a pas vu mais il était temps que je parte. Ma journée se termine à 15h. Sauf qu'il faut compter encore quarante minutes pour rentrer. Si tout va bien, je suis chez moi à 16h. Et puis j'ai mon ménage à faire. Tout ce que j'ai laissé en bordel du matin. Mon lit, ma salle de bain, mon repassage, mon aspirateur, mes chiottes. Et quand j'ai fini ça, il est presque 17h30. Je n'ai en général pas mangé depuis la veille au soir alors je mange ce qui me fera tenir jusqu'au lendemain. Il est 18h. A partir de là, il me reste trois heures pour essayer de profiter de ma journée.
Mes mains sont dans un état lamentable. Ce matin, j'ai retrouvé du sang dans mes draps. Je me gratte jusqu'au sang dans mon sommeil et je le regrette à peine le réveil déclenché.
La semaine prochaine s'annonce
J'ai pas envie de sortir samedi soir. J'ai pas envie de faire semblant d'être heureuse. J'en ai marre de rire tout le temps pour les autres. Tellement que si je leur dis que j'ai des envies suicidaires, ils ne me croiront pas. Parce qu'un boute-en-train comme moi, ça se suicide pas. J'en ai marre d'essayer de redevenir moi. Parce que j'y arrive pas. J'ai envie qu'on me foute la paix. Qu'on me laisse le temps de pleurer tranquillement.
Et chaque moment qui me laisse le temps de réfléchir m'oriente forcément sur cette deuxième vie. Celle que je rêve, que j'imagine. Celle que j'aurais dû vivre si je n'avais pas été une incapable. Bretagne, pays merveilleux.
C'est épuisant. Je m'épuise et m'auto-détruit tout seule. Comme ça c'est bien, j'en veux à personne.
La vie m'est devenue pénible.