Cerise-Peche-Abricot

Il ne m'a pas fallu longtemps pour l'apprécier puis l'aimer. Parce que très vite, j'ai compris qu'il rendait ma mère heureuse et c'était tout ce qui comptait pour moi. Je ne pense pas l'aimer comme un père. Mais je l'aime. Il fait aujourd'hui entièrement partie de ma petite famille. Plus que mon géniteur en faisait partie. Il a sauvé ma mère. Il est arrivé sans prévenir au moment le plus critique. Il lui a évité des tas de conneries et aujourd'hui, il prend mon relais. Et je lui fais confiance. Parce qu'il m'a prouvé plusieurs fois qu'il était digne d'elle. Qu'il la méritait.
Il a toujours été là pour moi. N'importe quand. N'importe où. Tout ce que je n'ai jamais connu avant lui. Il m'a toujours dit que si j'avais besoin de lui, il serait là. Et c'est le cas. Il a toujours été fier de moi. Il me l'a toujours dit. Il m'a toujours soutenue dans tout ce que j'ai fait et entrepris. Même quand j'avais peur de m'engager avec Poupinou parce que je sortais d'une relation difficile. Même quand j'ai cherché mon stage en Bretagne. Même quand j'ai voulu tout laisser tomber. Même quand. Et pour ça, je le remercie du fond du coeur. Parce qu'il est toujours là. 

Il remplace ce père que je n'ai jamais eu. Il est les yeux d'un père sur sa fille. Alors même s'il ne m'a pas élevée et qu'il est arrivé bien trop tard, je l'aime et le respecte comme une fille respecte son père. Je regrette d'ailleurs qu'il soit arrivé si tard. Il y a certaines choses que j'aurais pu lui dire et que j'aurais eu moins de mal à panser. Même s'il en sait déjà trop. Mais c'était nécessaire pour qu'il comprenne toute la haine que j'ai envers le connard qui dormait avec ma mère depuis trop longtemps.

J'entretiens une relation très particulière avec lui dans la mesure où je n'habite plus avec eux. Alors cette relation évolue à distance. Mais elle est aussi intense que si je vivais encore à la maison. Alors c'est vrai que parfois, j'aimerais le voir plus souvent. C'est vrai que j'aimerais qu'il m'appelle plus souvent. Parce que je suis comme ça. Mais je sais qu'au fond, il ne fait aucune différence avec mon frère et ma soeur. Sauf peut être sa présence et la complicité qu'ils entretiennent au quotidien. Parce qu'eux, il les élève, à la différence de moi. Peut être qu'elles me dérangent au fond. Parce que j'ai l'impression d'être mise à l'écart et que notre relation n'est forcémment pas la même qu'avec eux mais. Qui puis-je ?

Certain(e)s pensent que je suis jalouse d'eux pour ça. Mais c'est pas vrai. C'est juste que je suis trop sensible et du haut de mes vingt et un balais, j'ai besoin d'être quelqu'une pour les autres. Du moins ceux que j'aime. Alors c'est vrai que j'en deviens possessive. Mais c'est plus fort que moi. C'est dans mon caractère, c'est comme ça. Alors il y a ceux qui l'acceptent et ceux qui l'acceptent pas. Je suis devenue comme ça. Merci le passé.

Et puis mon beau père, c'est plus qu'un beau père. C'est un ami. C'est un clown.