Vendredi, cela a fait un mois que Poupinou a posé sa valise chez moi. Et oui, ma vie a clairement changé depuis qu’il est là. Les nuits sont plus chaudes et les jours sont moins pénibles. En un weekend, on n’a pas le temps de s’y faire. Et si on ne le fait pas, c’est pour se protéger. Parce que le départ arrive trop vite. Mais en un mois, on prend le rythme de l’autre, ses habitudes, on s’habitue à sa présence comme il faudra s’habituer au vide qu’il laissera en partant. Et cela devient tellement naturel que je me pose plus de questions. Je sais, je sais qu’il est là. Chaque nuit, je m’endors au chaud dans ses bras et chaque matin, je me réveille avec ses câlins et ses baisers.
Même si je n’ai pas (encore) de vacances et que j’en aurais vraiment besoin quelques jours, aller au travail n’est pas une corvée. J’y vais avec le sourire. Parce que je pars avec un baiser, je reçois ses messages et quand je rentre, je sais que je vais le retrouver. Il m’aura attendu, il aura cuisiné pour moi, il sera heureux de me retrouver.
Alors il nous reste encore un peu plus de deux mois de vie commune avant de nous séparer pour mieux nous retrouver. L’occasion de s’arrêter et de réfléchir. Parce que son départ me fait peur. J’ai peur de retrouver ma solitude. J’ai pas envie de m’habituer à cette solitude parce que c’est pas une vie. La survie me fait flipper. Parce que je sais que le mois de mon diplôme d’état sera le plus difficile de mes trois ans et demi d’études. Le plus court aussi, certes, mais le plus difficile. On a réussi à tenir jusque là, non sans mal... Mais. Alors notre combat, on l’a presque gagné. Notre futur commun se dessine peu à peu et je suis aux anges. Je sais que j’en ai plus pour longtemps et que c’est rien. Je sais que je n’ai pas le droit de me plaindre après tout ce que j’ai vécu mais c’est plus fort que moi, je ne peux m’empêcher d’avoir peur. Parce que désormais, la solitude m’angoisse.
Mon rythme de travail est soutenu. Je ne dis pas ça pour me faire plaindre parce que j’aime mon travail mais soyons réalistes, cela ne laisse pas beaucoup de place à la détente. Parce que pendant mes jours de repos, je dors beaucoup. Alors avec Poupinou, on a plus le temps d’en passer ensemble. Rien que tous les deux. Alors hier, on a tout éteint et on a passé la journée ensemble, rien que nous deux. C’est comme ça qu’on a refait le monde sous la couette, qu’il m’a fait un gratin dauphinois, qu’on a joué à la wii et qu’on s’est mit à faire une fournée de cookies à 3h du mat’ après avoir regardé Sucker Punch. Et ça fait du bien de se retrouver.
Je l’aime ce monsieur. Si vous saviez comme je l’aime. Et chaque jour davantage. Parce que chaque jour, c’est plus que des jours qui sont ajoutés. C’est notre amour qui grandit, c’est notre complicité, c’est l’histoire commune que l’on construit, c’est une page d’un livre gribouillé qu’on rajoute.
J’ai encore trop de choses à lui dire. Trop de choses à lui montrer. Trop de souvenirs à faire exister.
Trop de « Je t’aime. » à murmurer au creux de son cou..