Cerise-Peche-Abricot

On peut pas dire que ça soit la grande forme en c'moment. Deux mois que je ne travaille plus et je pense que je suis en train de sombrer. Je vois mes journées défiler les unes après les autres. Je n'ai qu'une seule hâte, dormir pour oublier le temps qui passe. Alors le matin, je sors du lit tant bien que mal parce que Poupinou m'attend pour aller manger, parce que j'ai des heures de conduite qui se glissent dans mon emploi du temps. Puis je rentre et je geek, je fais des allers-retours entre le canapé avec mon livre ou Prison Break et le bureau en attendant Secret Story. J'ai terriblement froid alors je n'ai aucune envie de sortir, me promener, prendre des photos. Mon plaisir qui était jusqu'alors inébranlable.

C'est dans ces moments là que l'envie de me remettre à fumer après cinq mois d'arrêt ne me quitte plus.

J'ai de sérieux problèmes de communication avec ma mère qui ne veut pas entendre qu'il n'y a rien à faire mis à part attendre le permis. Elle a réponses à tout. Il faut que je loue une voiture sans permis. Sauf qu'une voiture sans permis, c'est 1000€ par mois, sans compter qu'à 50km/h maximum, il est formellement interdit de prendre la voie express. J'vais aller loin comme ça. Il faut que je fasse de l'intérim. "Bonjour, nous avons une mission pour vous à vingt kilomètres de votre domicile, vous y allez à pied ?" Mais bien sûr ! L'entretien que j'avais passé le mois dernier s'est révélé être un échec total. Alors les larmes ont encore coulé. Ma lettre de motivation pour l'hôpital doit être en cours d'examination puisque j'ai appelé pour savoir et on m'a dit que de toute manière, on me donnerait des nouvelles qu'elles soient positives ou négatives. En me glissant qu'il ne fallait pas rêver et que des postes, il y en aurait pas avant septembre/octobre. Il faut que j'aille à pôle emploi. Il faut que j'me bouge. Il faut que je trouve une solution à un problème auquel je réfléchis depuis deux mois.

J'ai de sérieux problèmes de communication avec Poupinou qui essaie tant bien que mal de me sortir la tête de l'eau. Mais pas facile avec une nana butée-bornée comme moi qui ne veut pas lui parler et au lieu de ça préfère rester dans sa bulle. C'est comme ça. C'est un peu la crise, malgré tous ses efforts pour nous sortir de là, les surprises qui s'enchaînent, les mots d'amour accrochés sur le frigo, les bons petits plats préparés, les sorties ciné, j'y arrive pas.

J'avais imaginé ma première année de femme active autrement plus belle que ça.